Vague de protestations au sein de la communauté arabe contre l’augmentation de la violence. Les participants dénoncent un manque de volonté politique pour faire face à cette criminalité. Ils étaient appelés à la grève, jeudi 3 octobre.
Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Les députés de la nouvelle Knesset, le Parlement israélien, ont fait leur rentrée, jeudi, un peu plus de deux semaines après les dernières élections législatives.
Lors de la séance inaugurale, le président israélien a appelé à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, alors que les négociations en vue de la formation d’un gouvernement piétinent.
Les députés arabes, eux, n’étaient pas présents pour cette rentrée parlementaire. Un boycott pour protester contre une vague de violences au sein de la communauté arabe.
Une violence bien présente
À Lod, une ville mixte près de Tel-Aviv, la population arabe représente environ un quart des habitants de la commune. Ici, l’appel à la grève est peu suivi, mais le problème est bien réel, juge Hani Zeitoun, propriétaire d’un café près de la gare routière.
« Il y a plus de violences au sein de la communauté arabe qu’au sein de la communauté juive, dénonce-t-il. Tous les jours, il y a des morts, des blessés. Tous les jours, il se passe quelque chose. »
Tous les jours et même « toutes les heures », assure Ahmad Mounasser, un jeune homme de 22 ans. L’an dernier, près de 60% des personnes tuées par balle étaient arabes, selon les chiffres de la police. Une violence essentiellement intracommunautaire.
Une situation plus que tendue pour les Arabes israéliens
Pour Rachid Chaq, chauffeur de taxi, « quand les gens sont tendus, pour une place de parking, un rien peut déclencher une altercation armée ». Il accuse les autorités d’ignorer le phénomène.
« La raison de tous les problèmes ici, c’est Benyamin Netanyahu et l’ensemble du gouvernement. Et la police aussi. Parce qu’elle ne saisit pas les armes au sein de la communauté arabe », souligne ce chauffeur de taxi.
Pour la police, ce sont plus de 3 500 armes, munitions et grenades qui ont été saisies au cours de l’année. Elle souligne également avoir ouvert huit commissariats de plus dans les localités arabes et assure travailler de concert avec les représentants de la communauté pour endiguer cette violence.
rfi