États-Unis: en Virginie, une loi obligeant à déclarer sa race pour se marier

La cour fédérale d’Alexandria, dans l’État américain de Virginie, se penche ce vendredi 4 octobre sur une vieille loi qui contraint les habitants de l’État à déclarer leur « race » pour obtenir un certificat de mariage.

Avec notre correspondante aux États-Unis, Anne Corpet

En Virginie, selon les districts, les choix proposés divergent : 230 catégories de race ont ainsi été recensées. Dans le comté de Rockbrige, il est ainsi possible de cocher les cases « aryen » ou « octavon », pour celui qui a un huitième de sang noir.

À la suite de la plainte d’un couple, le procureur de l’État a délivré une dérogation : les futurs époux pourront se marier sans avoir à déclarer leur race. Mais leur avocat, Victor Glasberg, n’a pas abandonné les poursuites. Il exige l’abrogation du texte, qui date de la ségrégation.

Un mariage conditionné par des catégories

Pour obtenir un certificat de mariage, il faut donc choisir une catégorie, selon l’origine de ses parents et de ses grands-parents. « Le mariage, c’est un droit. Alors, on ne peut pas imposer sur ce droit, la condition de s’identifier selon des catégories », dénonce l’avocat.

L’homme derrière tout cela selon lui : le physicien et suprémaciste blanc Walter Plecker. « En 1943, il a écrit que ses recherches généalogiques sur les « Blancs » étaient meilleures que celles de Hitler sur les juifs », précise Victor Glasberg.

Cette obligation de cocher une case selon sa race est également présente dans sept autres États américains : le Connecticut, le Delaware, le Kentucky, la Louisiane, le Minnesota, le New Hampshire et l’Alabama.

Une loi née à l’époque de la ségrégation

En tout, ce sont trois couples qui ont décidé de porter plainte dans l’État de Virginie, après s’être vu refuser la délivrance d’un certificat de mariage, car ils ne souhaitaient pas cocher les cases correspondant à une quelconque race.

Pour eux, cette contrainte est inconstitutionnelle et surtout le reflet d’un passé raciste. Leur avocat, Victor Glasberg, ces catégories doivent disparaître. « Ça doit être gardé dans l’histoire et dans les musées. Mais ça n’a aucune place dans les lois d’un État moderne ».

Ce vendredi 4 octobre, Victor Glasberg plaidera devant la cour fédérale de Virginie.

rfi