La pornographie, et de plus en plus la politique, constituent les sujets de prédilection du “deepfake », ces vidéos truquées hyper-réalistes qui prolifèrent sur le net, selon une étude d’une firme spécialisée dans la sécurité en ligne. L’immense majorité (96%) des deepfake reste consacrée à la « pornographie non consensuelle », utilisant des images de femmes — souvent célèbres — dans des vidéos manipulées grâce à l’intelligence artificielle, selon l’enquête de l’entreprise Deeptrace, basée à Amsterdam, publiée lundi.
Quelque 15.000 vidéos de ce genre ont été repérées au cours des sept derniers mois, selon l’étude. Quatre websites « spécialisés » ont été visités plus de 100 millions de fois, « ce qui démontre l’existence d’un marché pour les websites hébergeant des deepfakes pornographiques, et une tendance qui va s’accentuer à moins que des mesures décisives ne soient prises », a déclaré sur son blog Giorgio Patrini, directeur général de Deeptrace.
Des inquiétudes
Mais le « deepfake » commence aussi à « avoir un impact significatif dans la sphère politique », a relevé M. Patrini, citant des cas au Gabon et en Malaisie, « qui illustrent la façon dont les deepfakes sont déjà en train de déstabiliser les processus politiques ». Certaines vidéos utilisent des voix synthétiques et des images créées de toutes pièces de personnes, et « ont été utilisées pour influencer l’opinion contre des entreprises et des gouvernements », s’inquiète-t-il. Les inquiétudes concernant le « deepfake » et ses possibles répercussions sur les processus électoraux sont de plus en plus fortes, malgré les efforts des géants de l’internet pour les repérer et les contrer.
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