Élections fédérales: une Suisse plus verte

Les sondages ne se sont pas trompés : avec 12,7% des voix, les écologistes sortent grands gagnants du renouvellement du Parlement suisse ce 20 octobre. Affaiblie, la droite nationaliste reste en tête d’un scrutin où la question environnementale a monopolisé les débats.

Avec notre correspondant à Genève,Jérémie Lanche

Selon les résultats du scrutin de ce 20 octobre, les Verts deviennent la quatrième force politique de Suisse devant les chrétiens-démocrates, et le plus gros score jamais enregistré par les écologistes aux élections fédérales avec 28 députés. Pas de quoi bouleverser l’échiquier politique mais le symbole est fort. C’est la plus forte progression pour un parti politique depuis vingt ans.

Plusieurs députés sortants de l’UDC [Union démocratique du centre], la droite nationaliste et populiste, ont perdu leur siège au Parlement face à des candidats verts. Les Verts libéraux, classés à droite, enregistrent eux aussi un succès historique. Les socialistes hésitent entre la joie de voir le Parlement basculer à gauche et la déception de devoir céder plusieurs de leurs sièges à des candidats verts.

Pour la députée verte de Genève Liza Mazzone interrogée par la Radio télévision suisse, le succès des écologistes est tout sauf conjoncturel. « On est le parti qui a le plus progressé dans les parlements cantonaux et aussi en Europe encore dernièrement aux élections européennes, mais aussi dans des pays voisins », s’est-elle réjouie. Il faut dire que jamais l’environnement n’avait autant monopolisé les débats en Suisse.

Bouleversement au gouvernement ?

Reste une inconnue : la composition du gouvernement suisse. Elle ne sera connue qu’en décembre mais n’a quasiment pas bougé depuis des décennies : deux ministres UDC, deux socialistes, deux libéraux-radicaux et un chrétien-démocrate.

Les Verts pourraient demander à revoir la formule magique garante de la stabilité de l’exécutif suisse. Le vice-président des libéraux-radicaux, Andrea Caroni, a déja déclaré qu’il s’opposera à l’entrée au gouvernement des écologistes.

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Cette formule doit être revue estime pour sa part la présidente des verts Regula Rytz : « Peut-être que nous sommes le quatrième parti. Si c’est vraiment le cas, on doit discuter de comment on pourrait mieux intégrer les différents partis et idées politiques. »

La droite nationaliste de l’UDC lâche de son côté onze sièges. Dont plusieurs sont allés aux Verts. Une tempête dans un verre d’eau veut croire la députée UDC de Genève Céline Amaudruz : « C’est clair que nous perdons. Plus on est haut, plus on perd. Il n’en demeure pas moins que nous avons dix points de plus que tous les autres partis. Le plus grand parti de Suisse reste l’UDC. »

En réalité, le premier parti de Suisse reste le parti des abstentionnistes, qui réunissent plus de la moitié des électeurs. La participation aux élections fédérales n’a plus dépassé les 50% depuis 1975.

rfi