Ce 21 octobre s’ouvre aux États-Unis un procès emblématique : celui des opiacés. Des fabricants et distributeurs de médicaments antidouleurs sont accusés d’avoir encouragé les médecins à surprescrire ces traitements très puissants sans informer des risques d’addiction.
Le dossier réunit pas moins de 2 300 plaintes de collectivités locales qui espère faire payer l’industrie pharmaceutique pour les gigantesques coûts générés par cette crise, estimés à près de 80 milliards de dollars par an en frais de santé, en productivité perdue et en coût pour le système pénal.
À l’origine, 24 laboratoires et grandes chaînes de pharmacie étaient poursuivis. Mais jusqu’au dernier moment, ces entreprises ont bataillé pour trouver des accords à l’amiable et ont mis la main à la poche. Purdue Phama, considéré comme un des principaux responsables de cette catastrophe, s’est ainsi entendu avec 23 États et plus de deux mille villes et comtés, en proposant de verser 10 milliards à 12 milliards de dollars.
État d’urgence en 2017
La société Johnson et Johnson va, elle, verser à deux comtés un peu plus de 20 millions de dollars pour éviter un procès qui aurait pu déboucher sur une amende bien plus conséquente. En août dernier, un juge de l’Oklahoma l’a condamné à payer plus de 450 millions de dollars.
Mais Johnson et Johnson est toujours visé par des nombreuses autres plaintes. Sauf coup de théâtre de dernière minute, les accords conclus par certains des accusés n’auront pas suffi pour obtenir le report du procès qui s’ouvre ce 21 octobre.
De 1999 à 2017, avant que le président américain Donald Trump ne déclare l’état d’urgence, 400 000 Américains sont morts des suites d’une surconsommation d’opioïdes.
rfi