Enflammé par le limogeage de Sory Kaba, l’éventuel 3e mandat du président Macky Sall est au centre des débats. Figure de proue du combat de 2011, le député Cheikh Bamba Dièye met en garde le pouvoir en place sur les conséquences qui découleraient d’une tentative de rééditer le schéma de 2011.
« C’est à ne rien comprendre, soutient Cheikh Bamba Dièye invité de l’émission Objection ce dimanche. J’avais compris avec tout le brouhaha autour de la réforme de 2016 que ce problème du mandat était définitivement réglé ». D’ailleurs rappelle-t-il, « les propos de Macky Sall président de la République étaient assez clairs : il a dit que la question du nombre de mandat et la durée était définitivement réglée et il n’est plus possible pour un citoyen d’avoir plus de deux mandats ».
Mieux, renseigne le député, « si on reste seulement sur la lecture positive de notre constitution, il est clair aujourd’hui qu’il n’est pas possible pour qui que ce soit y compris Macky Sall de jouir d’un troisième mandat. Alors la question c’est pourquoi ce débat ? »
Le député qui s’était enchainé aux grilles de l’Assemblée nationale pour protester contre un 3e mandat de Wade en 2011, redoute la réaction des Sénégalais si pareille situation se reproduisait. « Je crains, si nous essayons de réintroduire le schéma de 2011 (qui a coûté la vie à 14 sénégalais), les réponses des Sénégalais seront très différentes. Je crains que si on essaie de tenter le diable encore une fois, nous serons les plus grand perdants » met-il en garde.
Selon lui, un 3e mandat de Macky Sall traduirait l’échec du combat de 2011 et les responsables ne sont autres que leaders de l’époque, devenus « des thuriféraires du système en place » au moment où le même débat est en train d’embraser d’autres pays de la sous-région. « Nos dirigeants malheureusement n’ont de l’Etat et du pouvoir que l’esprit de jouissance, regrette Cheikh Bamba Dièye. Quand on les élit en Afrique, ils prennent de l’embonpoint, ils deviennent fêtards, paresseux, ne s’occupent que de ce qui les intéresse, la loi disparaît, les institutions disparaissent, l’équilibre institutionnel n’existe plus ».