Pourquoi ne parle-t-on pas d’un « attentat » ?
Il a ouvert le feu après avoir tenté d’incendier la mosquée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Claude Sinké, 84 ans, a été interpellé lundi 28 octobre dans la soirée après avoir blessé gravement deux fidèles qui s’apprêtaient à faire la prière. Mardi après-midi, le parquet antiterroriste ne s’était pas saisi de l’enquête. En conséquence, celle-ci est toujours menée sous l’autorité du procureur de Bayonne et l’attaque n’est pas qualifiée d’attentat terroriste.
Pourtant, certaines personnalités n’ont pas hésité à qualifier la fusillade survenue lundi après-midi d' »attentat ». C’est le cas de Benoît Hamon et même Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), parti pour lequel Claude Sinké avait été candidat aux élections départementales en 2015. À cette époque, la formation politique s’appelait encore « Front national ».
Dans le Code pénal (France), une infraction constitue un acte terroriste lorsqu’elle est « intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Dans le cas de Claude Sinké, son entourage ne cache pas les propos haineux xénophobes et islamophobes qu’il tenait régulièrement. Par ailleurs, en s’attaquant à une mosquée, son entreprise visait manifestement à terroriser la communauté musulmane.
Pour l’instant, Claude Sinké est en garde à vue pour « tentatives d’assassinats ». Dans le cas où l’expertise psychologique conclurait à sa bonne santé mentale, le parquet antiterroriste pourrait se saisir de l’enquête.