Le problème est plus complexe qu’il n’y paraît. Au-delà de la faille sécuritaire à la base militaire de Ouakam que l’incident met à nu, la nature et la quantité des outils volés (3900 cartouches de munitions d’AK-47) est encore plus gênante. Si l’on sait que l’armée sénégalaise n’utilise pas ce type d’armement qui échappe à toute réglementation internationale. C’est là où se situe d’ailleurs le hic dans cette affaire.
Le Sénégal n’a pas d’AK-47 (Kalachnikov) qui est une arme non conventionnelle, bannie par les normes internationales pour son caractère ultra meurtrier et sa prolifération effrénée. En effet, l’armée sénégalaise utilise des M60, des M16, entre autres. D’ailleurs la dernière acquisition des forces armées sénégalaises est le Colt M4, une carabine militaire conçu aux Etats-Unis, qui est une version raccourcie du M16 au canon de 14,5 pouces (368 mm) de long et à crosse télescopique.
Que des cartouches d’Ak-47 soit gardées par l’armée régulière sénégalaise est assez intriguant. Ce fusil d’assaut soviétique jadis utilisé pendant la guerre froide par l’armée rouge sous Staline, est devenu l’arme préférée de la rébellion et du grand banditisme pour son « coût très faible, sa robustesse, sa fiabilité et sa grande facilité d’entretien » qui le rendent populaire.
Aujourd’hui, pas moins de 100 millions d’armes de type Ak-47 sont en circulation dans le monde. Un chiffre qui pourrait être revu à la hausse en raison de la production massive de fusils du même type sans licence.