A moins de deux semaines de la présidentielle, la Guinée-Bissau fait face à une nouvelle période d’incertitudes. L’instabilité politique à laquelle le pays fait face depuis plusieurs années pèse sur l’économie et notamment sur le tourisme.
A moins de deux semaines de la présidentielle prévue le 24 novembre, en Guinée-Bissau, la Cédéao a annoncé le renforcement de sa force sur place, l’Ecomib. L’organisation ouest-africaine fait pression sur le président José Mário Vaz qui a provoqué un bras de fer au sommet de l’exécutif en limogeant le Premier ministre Aristides Gomes, il y a deux semaines.
Ce pays de moins de deux millions d’habitants est secoué par des crises politiques chroniques depuis son indépendance, une instabilité qui pèse sur l’économie, notamment sur le tourisme. Tout récemment, plusieurs pays occidentaux dont la France et le Canada ont réactualisé leurs conseils aux voyageurs et appelé leurs ressortissants à la vigilance. Le pays a pourtant des atouts pour développer ce secteur.
Appareil photo autour du cou, Christopher Barnett sort tout juste de la cathédrale de Bissau. « J’essaie de visiter tous les pays du monde…et la Guinée-Bissau est l’un des 193 pays membres des Nations unies », indique-t-il.
Ce touriste américain est arrivé il y a quelques heures en provenance du Sénégal. Dès le lendemain, il partira vers les Iles Bijagos, au large des côtes de la Guinée-Bissau.
Christopher Barnett rejoint son groupe mené par Claude, directeur de voyage canadien. Pour lui, la Guinée-Bissau gagne à être connue. « C’est un pays qui est intouché. Il y a très peu de visiteurs. Son atout c’est surtout la richesse naturelle du pays. Il y a plusieurs réserves, notamment le parc national d’Orango, dans les îles Bijagos. Il y a encore des chimpanzés. Et puis, il y a aussi la richesse culturelle, la pluralité ethnique, les différentes traditions ancestrales », souligne-t-il.
Malgré ces atouts, le secteur est plombé par des crises à répétition qui refroidissent aussi les investisseurs, explique cet agent de voyage de Bissau qui préfère rester anonyme. Son créneau, c’est le tourisme d’affaires. Ses clients sont essentiellement Indiens et Chinois. « Ils viennent principalement pour le business, surtout pour la noix de cajou, un gros marché, ici. Mais l’instabilité politique et le business ne vont pas bien ensemble. Ils y réfléchissent à deux fois, avant de venir », explique-t-il.
Selon les chiffres de la Banque mondiale, en 2015, 43 000 touristes ont fait le voyage en Guinée-Bissau.
rfi