A l’occasion des cérémonies du 11-Novembre, le président français Emmanuel Macron a inauguré ce lundi un monument en hommage aux soldats morts en opération extérieure.
Dans le parc André-Citroën, dans le XVe arrondissement de Paris, se dresse désormais un monument dédié aux soldats français morts en « Opex ». La haute sculpture de bronze représente six soldats – cinq hommes et une femme –, la tête recouverte d’un képi, d’un béret ou d’une casquette. Le visage grave, ils portent un cercueil invisible, symbole du vide et de l’absence.
À côté, 549 noms sont gravés sur un mur. Ce sont ceux de militaires tués par l’ennemi ou morts à la suite de blessures de guerre, de maladies ou d’accident sur les 17 théâtres d’opérations extérieures depuis 1963, soit la fin de la guerre d’Algérie, dont 141 au Liban, 129 au Tchad, 85 en Afghanistan et 78 en ex-Yougoslavie.
D’un ton grave et solennel, le président français Emmanuel Macron a rendu hommage au « sacrifice suprême » de ces soldats, en présence de familles venues par centaines honorer la mémoire de leurs proches. « Soldats, marins, aviateurs morts pour la France, vous qui avez participé à écrire l’histoire, nous avons érigé en votre honneur ce monument qui porte votre mémoire. Sur ce mur, dans la pierre, nous avons gravé votre souvenir. Votre noblesse, votre héroïsme sont là. Vous acceptez de donner votre vie pour que d’autres vivent », a-t-il déclaré.
« Un signe fort »
Des larmes d’émotion ont coulé sur le visage d’Annick Moelle lorsqu’elle a découvert la stèle. Elle a perdu son père au Tchad en 1974 alors qu’il était lieutenant. « Je suis fière que le nom de mon père gravé sur ce monument », confie-t-elle. Jeanine Thomas, elle, a perdu son frère en 1983 alors qu’il était en mission à Beyrouth. « Tous ces soldats morts en opération extérieure, souvent, on n’en parle pas. Ce monument, c’est un signe fort de la nation pour nous », estime-t-elle.
Venue avec ses deux enfants, Sandrine Vermeille voit ce monument comme un moyen de faire prendre conscience aux jeunes générations du sacrifice de leurs aînés. Elle a perdu son mari en Afghanistan en 2011. « C’est une trace dans l’histoire. Et c’est une manière de ne pas oublier nos soldats. Nos anciens se sont battus pour notre liberté et nos soldats actuels nous protègent face au terrorisme ». Pour les militaires, cette stèle représente la reconnaissance de toute une nation envers leur engagement.
Il y avait un manque de visibilité dans l’opinion publique à l’échelle nationale.
Christophe Jacques a perdu son frère Fabien en 2016, au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane
11/11/2019 – par Pierre OlivierÉcouter
Dans la matinée, Emmanuel Macron a présidé la traditionnelle commémoration du 101e anniversaire de l’Armistice avec un dépôt de gerbe devant la statue de Georges Clemenceau, la remontée des Champs-Élysées avec la grande escorte de la Garde républicaine et le ravivage de la flamme du Soldat inconnu. Il a ensuite déjeuné à l’Élysée avec des porte-drapeaux et les présidents d’associations d’anciens combattants.
Ce lundi soir, le chef de l’État devait accueillir une partie des quelque 30 chefs d’État et de gouvernement participant au deuxième Forum de Paris sur la Paix. En amont de ce dîner, il devait s’entretenir avec le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.
rfi