La ville de Hong Kong demeurait encore paralysée, ce jeudi 14 novembre, pour le quatrième jour consécutif, par des manifestants pro-démocratie. Ceux-ci sont accusés d’avoir tiré des flèches sur la police, tout en bloquant des routes et en perturbant la circulation des transports en commun.
Après plus de cinq mois de manifestations, le mouvement de protestation dans l’ex-colonie britannique a adopté cette semaine une nouvelle tactique, dite de « l’éclosion généralisée ». Elle consiste à multiplier les actions de faible envergure, menées par des petits groupes, essentiellement des étudiants, pour éprouver au maximum les capacités de la police. Ce jeudi 14 novembre au matin, des axes routiers vitaux pour la ville étaient obstrués par des barricades faites de bambous, de briques et d’un empilement d’objets divers.
Tunnel fermé
Ainsi, un des trois tunnels routiers, permettant de traverser le port de Hong Kong, était fermé à la circulation, tout comme nombre de stations de métros et de lignes de bus, entraînant une paralysie presque totale de la ville de 7,5 millions d’habitants. Les écoles et les universités sont restées portes closes et des hôpitaux ont différé les interventions non-urgentes. De nombreux commerces sont également demeurés le rideau baissé.
Le gouvernement hongkongais a demandé aux employeurs de se montrer souples avec les salariés ne pouvant se rendre au travail en raison des difficultés de circulation des transports en commun, vitaux au fonctionnement de la ville. L’ancienne colonie britannique connaît depuis juin 2019 sa pire crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.
Intransigeance
Et la détermination des manifestants trouve en écho l’intransigeance de l’exécutif local et du gouvernement central chinois. Ils n’ont cessé d’affirmer qu’ils ne céderaient pas à la pression de la rue. Depuis le début de la semaine, les scènes de violence se sont intensifiées à travers tout le territoire, éprouvant la police et affectant le métro, d’ordinaire très efficace ; il transporte quotidiennement plus de quatre millions de personnes.
Selon le gouvernement, 70 personnes ont été hospitalisées, le 13 novembre, dont deux dans un état critique. Parmi elles, un homme de 70 ans frappé à la tête avec une brique, alors qu’il tentait de dégager une route. La police a procédé jeudi matin à des tirs de gaz lacrymogènes à proximité de l’Université polytechnique de Hong Kong où les manifestants étaient appelés à se rassembler. Dans un message posté sur Facebook, la police a accusé les « émeutiers » d’avoir tiré « des flèches sur plusieurs policiers qui effectuaient une patrouille » jeudi matin près de cette université. Les étudiants ont déployé un nouvel arsenal contre la police, notamment des catapultes artisanales et des arcs et des flèches.
Tweet supprimé
La tension est montée d’un cran jeudi après-midi quand le tabloïd en langue anglaise Global Times, proche du pouvoir chinois, a annoncé que les gouvernement de Hong Kong devait « annoncer » un couvre-feu pour le week-end. Mais ce tweet a été supprimé sans explication environ une demi-heure plus tard par le journal. Interrogé, l’exécutif hongkongais n’a pas commenté cette annonce.
Rfi