Des émeutiers ont envahi et mis le feu à un camp des Nations unies lundi 25 novembre à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où les habitants dénoncent un nouveau massacre de civils attribué au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF, pour Allied Democratic Forces, en anglais) et l’« inaction » des casques bleus.
Cette base civile de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a été envahie et partiellement incendiée par des manifestants qui demandent le départ de la plus ancienne et la plus chère mission de maintien de la paix de l’ONU. La Monusco a annoncé qu’une réunion de crise devait se tenir lundi en début d’après-midi.
Dans la matinée, les forces de sécurité congolaises ont tiré à balles réelles, procédant le plus souvent à des tirs de sommation, pour tenter de contenir les manifestants à proximité du camp onusien et d’un autre à proximité. Au moins un manifestant et deux policiers ont été blessés, selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.
En visite à Paris, la présidente du Parlement congolais, Jeanine Mabunda, s’est publiquement interrogée sur le rôle de la Monusco, estimant que la mission, dont le coût revient à près d’un milliard de dollars par an, « ne pouvait pas rester sans fin ». « Il y a un malaise entre la présence, le coût de la Monusco en RDC, et les résultats obtenus », a déclaré à l’AFP Mme Mabunda, jugeant « légitime que les populations se demandent pourquoi cette force persiste en RDC ».
Avant de s’attaquer au camp onusien à Beni, des manifestants avaient incendié la mairie dans cette ville, qui a été partiellement détruite, selon LeMonde