Aux Etats-Unis s’est tenait, samedi 28 avril 2018, le traditionnel dîner des correspondants de la Maison Blanche. Ce rendez-vous annuel célèbre la liberté d’expression, et depuis 40 ans, le président américain vient s’y faire chahuter, et délivrer lui-même quelques blagues. Mais comme l’an passé, Donald Trump n’est pas venu se frotter à la presse, organisant plutôt un meeting dans le Michigan.
Avec notre correspondant à New York,Grégoire Pourtier
Samedi, Donald Trump était à Washington Townships, dans l’Etat du Michigan, et non Washington DC, la capitale fédérale des Etats-Unis. Il était retransmis sur Fox News, sa chaîne préférée, alors que le dîner des correspondants de la Maison Blanche passait sur CNN et MSNBC, dont le président dénonce les « fake news ». La soirée s’est donc déroulée en deux temps, avec des spectacles, des publics et des ambiances bien différentes.
Ouvrant le bal, le président américain a tenu l’un de ses meetings qui le régénèrent, passant frénétiquement d’un sujet d’actualité à un autre, se gargarisant chaque fois de résultats qu’il estime meilleurs que tous ceux de ses prédécesseurs. Nouveauté ce samedi : la foule a crié « Nobel, Nobel », réclamant que son champion obtienne le prix Nobel de la paix pour les avancées récentes sur le dossier du nucléaire nord-coréen.
La performance remarquée d’une humoriste au dîner des correspondants
Donald Trump était en terrain conquis, alors que le dîner de Washington lui aurait été hostile. Certains membres de son administration ont répondu présents, mais sans se donner le peine de rire – même jaune – aux blagues de Michelle Wolf. L’humoriste n’a pas épargné la Maison Blanche. « On est en 2018 et je suis une femme, donc vous ne pouvez pas me faire taire. A moins que Michael Cohen me fasse un virement de 130 000 dollars ! »
Encore peu connue du grand public, Michelle Wolf faisait ainsi référence à l’avocat de M. Trump, qui a négocié un accord de confidentialité avec une actrice pornographique, Stephanie Clifford alias « Stormy Daniels ». Autrement dit, Michelle Wolf ne s’est rien interdit. De l’opposition démocrate à la presse, elle a d’ailleurs dégommé tout le monde. Et encore, elle avait expliqué à l’avance qu’elle aurait préféré avoir le président face à elle, regrettant sa « lâcheté ».
rfi