Le chef de l’Etat sénégalais a dénoncé, lundi, la perception ‘’exagérée’’ de l’endettement de l’Afrique.
’’L’Afrique n’est pas une exception. En réalité, ce qui handicape le continent ce sont surtout les préjugés, le regard stigmatisant posé sur lui lors qu’il s’agit d’investir en Afrique. La perception de risques est toujours exagérée. Les notations sont exagérées ce qui a pour conséquence immédiate le renchérissement de l’investissement’’, a-t-il dit.
Le président de la République, ouvrait, lundi, la Conférence internationale sur ‘’développement durable et dette soutenable : le juste équilibre’’ en présence de plusieurs chefs d’Etats de la sous-région et de la DG du FMI.
’’Il ne s’agit pas d’engager une aventure mais plutôt de défaire les chaînes qui nous empêchent de décoller économiquement, lorsqu’on a l’ambition de porter des projets novateurs’’, a dit Macky Sall.
‘’Des critiques s’élèvent contre les gouvernements au motif que la dette soit un fardeau contre les générations futures alors qu’une dette soutenable est une affaire de solidarité inter générationnelle (….)’’, a-t-il relevé.
Le chef de l’Etat a noté que selon les indications du Fonds monétaire international (FMI), le ratio de la dette publique africaine est ainsi passée de 35% en moyenne au début des années 2000 à 55 % du PIB en 2016 alors que la tendance observée au niveau global, a été beaucoup plus importante.
‘’L’endettement public et privé a atteint au niveau global en 2018, un record de 184 mille milliards de dollars soit 225% du PIB mondial là où, l’Afrique en a 55% de ce PIB’’, a rappelé, le Président Sall.
Selon lui, ‘’le risque en Afrique n’est pas plus élevé que dans d’autres régions du monde car, quel que soit les difficultés, les Africains payent leurs dettes. Ensemble il nous faut donc rechercher les moyens de déconstruire cette perception largement répandue en matière d’investissement et d’endettement de l’Afrique’’.
Pour Macky Sall, même si on laisse aux générations futures un endettement aussi, on leur laisse aussi des infrastructures.
‘’Il faut qu’il y ait une balance entre les actifs qui ont été acquis par la dette et la dette elle-même’’, a précisé M. Sall selon qui, la dette doit servir à investir pour le développement.