À deux jours d’une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites en France, les syndicats maintiennent la pression sur le gouvernement qui doit présenter son plan mercredi. En attendant, le pouvoir met la dernière main sur son projet.
La semaine s’annonce cruciale sur le front des retraites. Après avoir passé ces derniers jours à surveiller les prévisions de trafic et à peaufiner les derniers arbitrages, le week-end a donc été studieux pour les ministres des Transports, de la Santé, des Comptes publics, de l’Économie et pour le Haut-Commissaire à la réforme des retraites. Ce dimanche après-midi, ils étaient encore à Matignon. Et ils devaient se retrouver ce soir à l’Élysée.
Car si Emmanuel Macron reste silencieux sur les retraites, c’est bien lui qui est à la manœuvre, lui qui validera le projet détaillé qu’Édouard Philippe doit présenter mercredi. Avec deux points clés : jusqu’où aller sur la prise en compte de la pénibilité ? Combien de temps vont durer les périodes de transition pour la fin des régimes spéciaux ?
Ce lundi, le chef de l’État déjeune avec les responsables de la majorité pour border les éléments de langage de la « Macronie ». L’après-midi, les contours de la réforme seront enfin présentés aux partenaires sociaux. L’exécutif est ouvert à certaines concessions, notamment sur la durée de la transition entre l’ancien et le nouveau système. Mais il entend rester ferme sur le principe de la réforme : l’instauration d’un régime universel à points. Il ira jusqu’au bout, répète-t-il, mettant en scène sa détermination. Tout en concédant que son plan ne fera pas que des heureux. « Je ne crois pas aux annonces magiques », concède le chef du gouvernement dans le Journal du dimanche, lucide face à un mouvement social qui pourrait se prolonger.
Nouvelle journée de grève mardi
Regonflé par la mobilisation du 5 décembre, qui a fait descendre plus de 800 000 manifestants dans les rues, le secrétaire national de la CGT Philippe Martinez n’entend pas non plus abandonner le bras de fer engagé avec le gouvernement. « Nous tiendrons jusqu’au retrait » de la réforme, dans laquelle « il n’y a rien de bon », a-t-il prévenu.
Une nouvelle journée de grève et de manifestations, nationales et interprofessionnelles est d’ores et déjà prévue mardi 10 décembre. Une autre est envisagée pour jeudi. En attendant, la journée de lundi s’annonce très difficile dans les gares et les stations en région parisienne. La SNCF a recommandé aux usagers d’éviter les Transiliens, craignant une affluence dans les gares en région parisienne « très dangereuse ». Même ton alarmant à la RATP, qui invite « tous les voyageurs qui en ont la possibilité à différer leurs déplacements », compte tenu du « fort risque de saturation du réseau », avec notamment 10 lignes de métro fermées.
La SNCF prévoit de faire circuler seulement un TGV et un Transilien sur cinq. Sur le réseau des TER, il y aura trois liaisons sur dix, « essentiellement assurées par bus », a précisé la direction dans un communiqué. Il est prévu un train Intercités sur cinq « en moyenne », tandis que le trafic international sera « très perturbé ». Au total, la SNCF prévoit de faire circuler entre 15 % à 20 % du trafic.