De très nombreuses recherches portent sur les maladies neurodégénératives mais à ce jour, elles n’ont pas encore permis de développer de traitement curatif. Des solutions, qui aident les patients à mieux vivre, existent cependant. « Les mécanismes en jeu dans le développement de ces maladies ont été bien identifiés mais plusieurs obstacles de taille freinent la mise au point de traitements », explique Étienne Hirsch, président du volet recherche du Plan national maladies dégénératives. « D’une part, le fait qu’il n’existe pas de voie unique de mort neuronale : vouloir viser une seule cible thérapeutique avec une molécule est donc voué à l’échec. Il faut développer des thérapies qui touchent des voies multiples à l’instar de ce que font les trithérapies luttant contre le VIH. D’autre part, des médicaments efficaces ont été mis au point mais ils déclenchent de graves effets secondaires chez des patients, comme certains anti-inflammatoires qui provoquent des ulcères gastriques chez les sujets âgés. » Enfin, il faut savoir qu’il est très difficile de faire passer des molécules thérapeutiques à travers la barrière hémato-encéphalique (barrière physiologique entre la circulation sanguine et le système nerveux central qui protège le cerveau contre les agents pathogènes et les composés toxiques circulant dans le sang) et ensuite de cibler précisément certaines cellules neuronales et pas d’autres.
Molécules et chirurgie
Toutefois, des pistes prometteuses sont en cours d’évaluation et les chercheurs ne baissent pas les bras ! À Lille, au Centre d’excellence des maladies neurodégénératives, on étudie les effets de la caféine chez des patients atteints d’un Alzheimer léger à modéré. Elle pourrait corriger le déficit cognitif. Pendant ce temps, une autre équipe se focalise sur la ferroptose, une forme de mort cellulaire dont les déclencheurs (glutamate, calcium, pesticides, mutations génétiques) sont également impliqués dans la progression des maladies neurodégénératives. D’où l’idée de rechercher un lien entre ferroptose et anomalies protéiques comme celles liées à la maladie de Parkinson afin de mettre au point une thérapie antiferroptotique.
Le traitement chirurgical de la maladie de Parkinson par stimulation cérébrale profonde existe également aujourd’hui. La technique consiste à placer des électrodes au cœur du cerveau afin de pouvoir injecter du courant électrique visant à rétablir l’harmonie des mouvements des patients. Mais c’est une chirurgie lourde réservée à certains cas sévères. Enfin, des immunothérapies sont développées avec de plus en plus d’efficacité dans la prise en charge de la sclérose en plaques. En réduisant les cellules inflammatoires qui altèrent les neurones, elles parviennent à diminuer les poussées qui surviennent dans la phase rémittente de la maladie. Reste à prouver que ces thérapies peuvent empêcher la phase progressive de la maladie.