Le chef de la majorité républicaine au Sénat veut un procès rapide pour exonérer dès que possible le président Trump des charges qui pèsent contre lui. Mais Nancy Pelosi refuse pour l’instant de lui transmettre l’acte d’accusation, une étape de procédure indispensable.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Mitch McConnell a pris la parole au Sénat et il a eu des mots très durs contre la Chambre des représentants. Le chef de la majorité républicaine au Sénat a qualifié l’impeachment du président de « précédent toxique guidé par des rages partisanes ». « Les démocrates ont conduit l’enquête de mise en accusation la plus hâtive, la moins approfondie et la plus injuste de l’histoire moderne », a tempêté Mitch McConnell dans son discours de trente minutes.
Le leader des républicains au Sénat veut organiser un procès rapide pour au plus vite classer l’affaire et permettre au président de reprendre la main dans sa campagne. Mais il se heurte à un problème de procédure.
Les démocrates de la Chambre ont conduit l’enquête de mise en accusation la plus hâtive, la moins approfondie et la plus injuste de l’histoire moderne. Leur procédure en harcèlement a maintenant abouti à la première mise en accusation purement partisane d’un président depuis la fin de la guerre civile. L’opposition à l’impeachment était bipartisane. Seul un parti, une faction souhaitait ce résultat.
Quant à Nancy Pelosi, la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants n’a toujours pas transmis les articles de l’acte d’accusation à la chambre haute. Elle attendra d’en savoir plus sur l’organisation du procès au Sénat.
« Je me fiche de ce que disent les républicains. J’ai entendu ce qu’a dit Mitch Mc Connell a dit aujourd’hui. Nos pères fondateurs, quand ils ont écrit la Constitution, envisageaient qu’il puisse y avoir un président voyou. Mais je ne pense pas qu’ils imaginaient qu’on pourrait avoir en même temps un chef de la majorité voyou au Sénat. »
Au tour des démocrates de faire de l’obstruction
En réalité les démocrates veulent obtenir que quatre témoins s’expriment sous serment, et notamment John Bolton et Mick Mulvaney, deux proches du président qui n’ont pas été auditionnés par les représentants.
Les rôles se sont désormais inversés avec la fin de l’instruction à la Chambre. Après avoir subi pendant des semaines les critiques des républicains, ce sont maintenant les démocrates qui dénoncent la procédure désormais aux mains de la majorité présidentielle, et qui font de l’obstruction.
« Moi, je ne me sens pas accusé »
De son côté, Donald Trump a affiché sa confiance au lendemain de sa mise en accusation, assurant qu’il sera réélu en 2020. Il a dénoncé une fois de plus « un canular », un « montage de toutes pièces ». « C’est une chose horrible qu’ils ont faite, mais moi je ne me sens pas accusé, a assuré le président. Je l’ai dit hier soir. On a passé une belle soirée hier, la salle du meeting était pleine, j’étais dans le Michigan, un Etat important et je l’ai dit, je ne me sens pas inculpé. Cela ne doit plus jamais arriver à un autre président. »
« Moi tout ce que je vois, c’est qu’on a la meilleure économie de l’histoire de ce pays, on a jamais fait aussi bien, s’est-il défendu. On fait des choses que personne n’a jamais faites avant. Et on pense qu’en 2020, si on se fonde sur les sondages – je viens de voir un sondage – moi contre les quatre meilleurs candidats de l’autre côté, et je les bats tous de loin, et je pense que c’est ce qui va se passer. »
rfi