En République démocratique du Congo (RDC) Adolphe Muzito, coordonnateur de la plateforme Lamuka, a appelé son pays à déclarer la guerre contre le Rwanda qu’il accuse d’être derrière les violences armées dans l’est du pays. Il a fait cette déclaration le 23 décembre dans la capitale Kinshasa au cours de sa première conférence de presse comme coordonnateur de cette plateforme. Sa proposition n’est pas partagée par les autres leaders de Lamuka.
Pour Adolphe Muzito, coordonnateur de la plateforme Lamuka, renforcer la Brigade d’intervention de la force de la Monusco, la mission onusienne, ne serait qu’une solution intermédiaire pour ramener la paix dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il propose ce qu’il appelle une solution radicale.
Selon lui, pour « régler la situation, il faut faire la guerre au Rwanda. Si nous voulons contrôler l’est de la République, il faut faire la guerre au Rwanda. Pour faire la guerre, il faut une armée, il faut un pouvoir fort, avec de bonnes finances [et] occuper le Rwanda. À la limite, annexer le Rwanda au Congo ».
Dissension au sein de Lamuka
Lors de cette conférence de presse de près de deux heures, Adolphe Muzito a également expliqué qu’il souhaitait que la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) intervienne plus souvent pour éviter les conflits entre ses membres. Ainsi, le recours à la guerre ne serait pas nécessaire.
« Quand je dis faire la guerre au Rwanda, c’est une posture qui à un moment donné peut s’avérer nécessaire si dans l’entre-temps, les choses ne se normalisent pas, poursuit-il. Ce n’est pas un objectif en soi ».
Mais cette position d’Adolphe Muzito n’est pas partagée par tous les leaders de Lamuka. Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, par exemple, ont rapidement publié un communiqué conjoint pour publiquement se désolidariser de cette proposition qu’ils qualifient de « thèse perfide » et pour dénoncer des propos « on ne peut plus gravissimes ». Ils demandent ainsi à Adolphe Muzito de les retirer de manière « à ne pas compromettre l͛’idéal que Lamuka défend ».
Cette polémique intervient alors qu’Adolphe Muzito et d’autres leaders de Lamuka ont prévu de se rendre à Beni pour, disent-ils, témoigner de leur solidarité avec les populations de cette région.
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rfi