Totalement proscrits jusque-là dans ce royaume ultraconservateur, les cinémas sont désormais autorisés et le premier a ouvert ses portes le 18 avril dernier. Le développement des activités de loisirs et de culture fait partie du vaste plan de réforme lancé par le prince héritier d’Arabie saoudite et les deux cinémas de Riyad, la capitale, regorgent de spectateurs au point de devoir en refuser.
Avec notre envoyé spécial à Riyad, Nicolas Falez
Le cinéma Vox est ouvert depuis quelques jours à l’étage d’un centre commercial flambant neuf. A l’entrée, beaucoup de déçus doivent faire demi-tour, car ils n’ont pas réservé leur place sur Internet et les séances sont déjà complètes.
Avengers, Black Panther… Les quatre salles du Vox proposent des superproductions américaines sous-titrées en arabe.
May était allée au cinéma à Dubaï et aux Etats-Unis, mais jamais dans son propre pays. Elle a trouvé le film « fantastique! ». « Avec Avengers, on n’est jamais déçu, et puis le voir ici, dans ma ville, ça avait un goût particulier. Ça m’a rendue fière et vraiment heureuse. »
Fahad, lui, est venu avec ses deux filles adolescentes. Comme beaucoup dans le royaume, il attendait ce changement. « Nous sommes un pays ouvert depuis longtemps, mais il y a la religion avec laquelle il faut faire attention, explique-t-il. Ce sont des vieux qui disaient que c’était interdit, mais au cinéma on ne fait rien de mal. »
Ce cinéma de Riyad respecte scrupuleusement la séparation en vigueur dans l’espace public en Arabie saoudite : il y a des séances réservées aux familles, et d’autres pour les hommes seuls.
rfi
