Dans une série de tweets, la police saoudienne a annoncé avoir arrêté de plus de 200 personnes ces derniers jours pour « indécence » et « harcèlement » en quelques jours. Une manière pour les autorités de rappeler à l’ordre moral dans ce royaume ultraconservateur.
D’un côté, 120 personnes, hommes et femmes confondus, interpellés en l’espace d’une semaine pour des faits d’indécence, comme le port de vêtements qualifiés par les autorités d’« inapropriés ». De l’autre, 88 interpellations pour harcèlement, et notamment harcèlement sexuel, en marge d’un festival de musique électronique.
Depuis six jours, la police saoudienne enchaîne les rappels à l’ordre moral dans une série de déclarations sur les réseaux sociaux. Elle n’a pas manqué d’ajouter que ces infractions avaient été punies, sans pour autant apporter de précisions sur les auteurs des faits ni sur les sanctions qui leur avaient été imposées.
Cette campagne semble en tout cas aller à contresens de la politique d’assouplissement des normes sociales promue par le prince Mohammed ben Salman. Cela s’était concrétisé par la réouverture de cinémas et l’organisation d’événements culturels mixtes. Mais en septembre, Riyad a déclaré qu’elle punirait les auteurs d’atteintes à la « décence publique » avec l’annonce de l’octroi de visas de tourisme.
Les hommes et les femmes doivent éviter les « vêtements moulants » ou des gestes d’affection en public, a notamment statué sur un site internet en anglais l’Autorité du tourisme, ajoutant que « les femmes doivent couvrir leurs épaules et leurs genoux ». Mais en resserrant les verrous des normes morales, les autorités ne risquent-elles pas de compromettre l’ouverture au tourisme et les ambitions économiques de Mohammed ben Salman ?
rfi