À Wall Street, Nasdaq et S&P 500 enregistrent leur meilleure année en six ans

Wall Street a terminé sur une note positive l’ultime séance d’une année robuste, galvanisée par des banques centrales accommodantes et l’espoir d’un apaisement des tensions commerciales. Son indice vedette, le Dow Jones, a grappillé mardi 31 décembre 0,27% pour terminer à 28.538,44 points selon les résultats définitifs à la clôture. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s’est apprécié de 0,30% à 8.972,60 points et le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes sociétés cotées à Wall Street, a pris 0,29% à 3.230,78 points.

Mais sur l’ensemble de l’année, le Dow Jones a bondi de 22% tandis que le Nasdaq et le S&P 500 enregistraient leur meilleure année depuis 2013 en s’envolant de respectivement 35% et 29%.

L’année 2018 avait été difficile, avec des acteurs du marché prenant peur face à la rapide montée des taux d’intérêt décidée par la banque centrale américaine et face au ralentissement de l’économie mondiale sur fond de tensions commerciales et du Brexit.

Mais la Réserve fédérale a changé son fusil d’épaule dès le 4 janvier 2019 en affirmant vouloir être « patiente » sur sa politique monétaire et a par la suite abaissé trois fois ses taux.

Les soubresauts de la guerre commerciale entre Washington et Pékin ont bien secoué de nombreuses séances mais l’espoir sans cesse relancé d’un compromis a soutenu la hausse des indices.

Le président américain Donald Trump a d’ailleurs confirmé mardi 31 décembre, dans un tweet juste avant l’ouverture du marché, que l’accord partiel auquel sont parvenus les négociateurs des deux pays mi-décembre serait signé à la Maison Blanche le 15 janvier.

M. Trump a par ailleurs indiqué qu’il se rendrait « à une date ultérieure » à Pékin où commenceront les discussions pour la « phase 2 » de cet accord. Les bénéfices des entreprises ont quant à eux reculé en 2019 moins fortement que prévu par les analystes qui s’inquiétaient particulièrement de l’apparent manque de confiance des patrons et de la faiblesse de leurs investissements.

Quant au marché de l’emploi, il est resté robuste avec un taux de chômage au plus bas en 50 ans. De quoi encourager la confiance des consommateurs américains, moteurs de la croissance aux États-Unis.

La crainte d’une récession en 2020 s’est finalement plus ou moins dissipée au quatrième trimestre, permettant aux indices de Wall Street d’être particulièrement dynamiques à l’approche de la fin de l’année.

« De nombreux paramètres se sont retournés en 2019 et cela a beaucoup à voir avec la générosité des banques centrales aux États-Unis mais aussi en Europe et dans les pays émergents », remarque Quincy Krosby, stratégiste pour Prudential.

« Les défis pour 2020 seront différents », avance-t-elle. L’évolution des marchés dépendra notamment selon elle du vainqueur de l’élection présidentielle américaine en novembre, de l’intensité de la reprise de la croissance en Chine et de l’ampleur du rebond des bénéfices des entreprises.

Sur le front des valeurs, l’année 2019 a été marquée par des entrées en Bourse retentissantes, avec des succès inattendus comme celui de la start-up vegan Beyond Meat et des ratés très médiatisés comme ceux des applications de mises en relations de chauffeurs avec des passagers, Uber et Lyft.

La débâcle WeWork a aussi marqué les esprits : la défiance grandissante du marché face à son fantasque ex-patron Adam Neumann et face à son modèle économique a incité l’entreprise à renoncer à son arrivée à Wall Street et poussé de nombreux investisseurs à s’interroger sur l’indulgence accordée aux start-ups accumulant de lourdes pertes.

Les géants de la tech ont quant à eux continué à dominer la place boursière, Apple prenant par exemple 86% et Microsoft 55%.