Yahya Jammeh sort de son silence. L’ancien président gambien, qui a régné d’une main fer pendant vingt-deux ans et en exil depuis trois ans en Guinée équatoriale, s’est fait entendre ce week-end en Gambie. Dans un enregistrement téléphonique, Yahya Jammeh indique qu’il désire rentrer dans son pays.
Cet enregistrement a fait le tour des réseaux sociaux. C’est une conversation téléphonique entre Yahya Jammeh et un responsable de son parti. Au fil de la discussion, l’ancien président donne des conseils sur la marche à suivre pour l’organisation d’une manifestation prévue jeudi à Banjul par son parti politique.
Jusque-là, rien de nouveau puisque plusieurs enregistrements audio montrant sa mainmise sur sa formation politique ont déjà fuité par le passé.
Mais, cette fois-ci, Yahya Jammeh évoque pour la première fois, de manière explicite, son souhait de rentrer en Gambie. Il exhorte ses militants à plaider sa cause envers les autorités, qui doivent, selon lui, se résoudre à appliquer un accord. Une référence à un engagement pris par l’Union africaine, la Cédéao et l’ONU au moment de son départ, pour respecter ses droits, et notamment celui de rentrer un jour, en tant que citoyen et ancien chef d’État, dans son pays.
Signe de réelle nostalgie ? Ou simple opportunisme ? Cette déclaration intervient au moment où la coalition qui a porté Adama Barrow au pouvoir affiche de profondes divisions.