Le 12 mai, les Irakiens se rendront aux urnes pour renouveler leur Parlement. Quinze ans après la chute de Saddam Hussein, ce sont les premières élections depuis la proclamation par Bagdad, en décembre dernier, de la victoire sur le groupe Etat islamique. Les années à venir vont être décisives pour l’avenir de ce pays, fragmenté, au bord de l’implosion depuis maintenant plusieurs décennies. Le peuple irakien a les cartes en main pour tenter de réorganiser le pays et gérer l’Irak post-Daech.
Les élections législatives du 12 mai vont permettre aux 24,5 millions d’électeurs irakiens de renouveler les 329 membres du Conseil des représentants, leur Parlement. Neuf sièges sont réservés aux minorités et 25% des membres doivent être des femmes. Les électeurs voteront pour une liste et, par la suite, les sièges seront repartis proportionnellement au nombre de voix que la liste aura obtenu. Elus au suffrage « universel, direct et secret », selon l’article 49 de la Constitution de 2005, les membres de ce Conseil sont là pour assurer « la représentation de toutes les composantes du peuple irakien ».
Le Conseil des représentants détient le pouvoir législatif. Ses membres ont donc en charge l’adoption des lois fédérales, le contrôle du travail de l’exécutif, la ratification des traités internationaux ainsi que l’approbation des nominations de certains hauts fonctionnaires. Outre l’ensemble des prérogatives qui reviennent ordinairement à l’organe législatif, le Conseil des représentants a la tâche d’élire son propre président, mais pas seulement… Les parlementaires ont la responsabilité d’élire le président de la République, qui lui-même désignera un Premier ministre dont la nomination devra être validée par les membres du Parlement. De ces élections découlera donc la constitution de l’ensemble de l’exécutif irakien.