Dix-huitième jour de grève en un mois et demi à la SNCF, et il a été très suivi ce lundi 14 mai : plus de 27% de grévistes, plus de 74% chez les conducteurs de train. Dans le même temps, le « vot’-action » a commencé dans toute la France pour les salariés de la SNCF. Les syndicats en lutte contre le projet de réforme leur demandent de dire s’ils soutiennent ou non ce projet. Une manière de répondre à Guillaume Pépy, président de la SNCF, qui affirme que les cheminots non-grévistes soutiennent le projet gouvernemental. Reportage, à la gare de Lyon, à Paris.
Une file petite file d’attente s’est formée dans le local des contrôleurs de la gare de Lyon. Le maître des lieux c’est Jean-Michel, contrôleur, délégué CGT et l’un des organisateurs du vote.
« On a des listes d’émargement pour que les gens puissent mettre leur nom et leur numéro de matricule, explique-t-il. Ensuite ils ont un bulletin à remplir : » êtes-vous pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement ? » Donc ils émargent et cochent une case. Tous les jours on ira faire un tour dans les bureaux pour aller voir les agents pour qu’ils puissent s’exprimer aussi. »
Les syndicats ont invité le directeur de la gare à voter, il a préféré s’abstenir. Ce n’est pas le cas de ces cheminots, visiblement pressés de donner leur avis :
« Je suis en train de voter contre la réforme voulue par le gouvernement actuel, dit l’un d’eux. Tout le monde ne peut pas faire grève, mais tout le monde n’est pas pour le projet de réforme. Un conflit c’est long et je sais qu’au niveau financier c’est dur pour certains. Donc là au moins, ils vont pouvoir dire ce qu’ils pensent vraiment. »
« Par rapport au pacte ferroviaire, moi je suis contre, dit un autre cheminot. Je suis depuis trois ans dans l’entreprise. Faire ce vote permet de connaître l’opinion de tout le monde. »
Le vote dure jusqu’à lundi prochain. Il n’a aucune valeur juridique, mais les syndicats espèrent une forte participation pour clarifier, une fois pour toutes, la position des salariés de la SNCF. Qu’ils participent ou non à la grève commencée il y a un mois et demi.
RFI