RETARD DANS LA PUBLICATION DE RAPPORTS : LA COUR DES COMPTES ÉCARTE TOUTE « INTERFÉRENCE » POLITIQUE

Le premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, a justifié samedi, les retards notés dans la publication des rapports de 2015, 2016 et 2017 par des « dysfonctionnements internes », écartant toute « interférence » politique.

’’La Cour est insensible à la clameur publique et politique dans l’exercice de ses fonctions. Ces retards notés sont dû seulement à des facteurs internes, relatifs notamment à un effectif réduit de magistrats’’, a-t-il insisté, réfutant toute ’’interférence’’ des politiques dans le calendrier de la Cour.

Le premier président de la Cour des Comptes animait samedi une conférence de presse après la présentation la veille des rapports de 2016, 2017 au président de la République.

Ces trois rapports (2015, 2016, 2017) remis hier (vendredi) au chef de l’Etat Macky Sall ont contrôlé la gestion de quelque 50 entités publiques, selon les rapporteurs desdits documents.

Dans ces documents de la Cour des Comptes dont l’APS a obtenu copie, les principales observations faites à ses structures étatiques ont souvent traits à ’‘ des dysfonctionnements dans l’organisation des services, absence de contrats de performance, imperfections du cadre d’évaluation des performances, cumul des rémunérations, défaut de maîtrise des effectifs et de la masse salariale ».

Les rapporteurs disent également constater dans ces entités visitées, ’’des cumuls de rémunération, des disparités salariales injustifiées, un non reversement des impôts et des cotisations sociales ».

Revenant sur ces retards notés, et qui pourraient amener, selon lui une partie de l’opinion à se douter de ’’l’efficacité’’ de la Cour des comptes dans ces missions de contrôle et de vérification, Mamadou Faye a notamment insisté sur l’effectif réduit de son équipe.

’’Ces retards s’expliquent par un déficit de magistrats qui doivent faire à la fois le travail de terrain et de rédaction des rapports, même si un concours organisé l’année dernière avait permis de recruter 7 magistrats’’, a-t-il déploré.

Il a ainsi annoncé que des ’’mesures fortes’’ ont été prises pour assurer plus de régularité pour une production de rapports de ’’haute qualité et dans les délais ».

Dans cette perspective, il a estimé que les rapports 2018 et 2019, seront publiés courant octobre 2020.

Interpellé sur le passage de budget moyen à budget programme que le Sénégal a décidé d’appliquer à partir de cette année 2020, le premier président de la Cour des Comptes a annoncé des changements organisationnels en interne pour mieux ’’s’adapter’’ à ce nouveau paradigme de gestion publique.

Le rapporteur général de la cour, René Pascal Diouf, qui prenait part également à cette rencontre avec des médias, a salué les performances de ce corps de contrôle compte tenu d’une amélioration dans la gestion publique à travers notamment un suivi considérable (80%) de ses recommandations par les entités concernées.