Au Rwanda, la police annonce ce 17 février que le chanteur de gospel Kizito Mihigo a été retrouvé mort dans sa cellule après s’être suicidé, indiquent les autorités. Un an et demi après avoir été libéré par grâce présidentielle, il avait de nouveau été arrêté le 13 février 2020. Il était accusé d’avoir voulu traverser illégalement la frontière burundaise dans le but de rejoindre un groupe armé.
Avec notre correspondante à Kigali, Laure Broulard
Dans un communiqué publié sur Twitter ce 17 février, la police rwandaise précise que le chanteur Kizito Mihigo a été retrouvé mort dans sa cellule vers 5h ce matin. Les autorités parlent d’un suicide, sans donner plus de précisions, et annoncent avoir ouvert une enquête.
Le chanteur de gospel était détenu au poste de Remera, dans la capitale Kigali, depuis trois jours. Il avait été arrêté le 13 février, dans le district de Nyaruguru, au sud du pays. Le Bureau des enquêtes rwandais l’accusait d’avoir voulu traverser illégalement la frontière burundaise dans le but de rejoindre un groupe armé, et d’avoir tenté de verser un pot-de-vin à des villageois qui l’avaient repéré. Depuis, ses proches partageaient leur étonnement, assurant qu’il ne leur avait pas parlé d’un projet de départ.
Auparavant considéré comme un apôtre de la réconciliation et l’un des chanteurs les plus populaires du Rwanda, Kizito Mihigo avait été arrêté une première fois en 2014. Il avait alors été porté disparu pendant plusieurs jours avant que les autorités ne confirment sa détention. Ce rescapé du génocide avait ensuite passé quatre ans derrière les barreaux, inculpé de conspiration contre l’État rwandais. Il a finalement été libéré en septembre 2018 sur décision du président Paul Kagame, en même temps que l’opposante Victoire Ingabire.
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RFI