Un groupe de 70 personnes qui arrivait de Wuhan, foyer de l’épidémie de coronavirus, a été placé en quarantaine dans un hôpital militaire d’une petite localité ukrainienne. Mais il a fallu l’intervention de la police anti-émeute pour que les portes de l’établissement soient dégagées : par peur d’une propagation de l’épidémie, des habitants ont bloqué les routes d’accès.
Le bras de fer a duré une bonne partie de la journée. Pendant des heures, les habitants de la petite localité de Novi Sanjary (entre Kiev et Kharkiv, dans l’est) sont restés hermétiques aux arguments du président ou de son ministre de l’Intérieur dépêché sur place.
Dès le matin, quelques dizaines de personnes ont installé des barricades sur la route que devait emprunter le cortège avec les rapatriés de la région de Wuhan. Le nombre de manifestants a grossi au fil des heures, des feux ont été allumés et des échauffourées ont éclaté. Plusieurs blindés ont même dû être déployés.
Devant la foule en colère, le ministre de l’Intérieur a tenté de rassurer : « il s’agit de gens absolument en bonne santé (…) qui ont passé des contrôles médicaux », a assuré Arsen Avakov. Un peu plus tôt, Volodymyr Zelensky sur Facebook, a promis que les personnes évacuées allaient être « complètement isolées ».
Le chef de l’État en a profité pour faire la morale aux manifestants : « les tentatives de bloquer des routes et les hôpitaux, de ne pas laisser des Ukrainiens retourner en Ukraine, ne montrent pas notre bon côté », a-t-il écrit.
Pas de quoi ni rassurer ni calmer les habitants inquiets : repoussés par la police anti-émeute, selon le site Segodnya, des manifestants ont lancé des pierres en direction des 7 autobus, qui ont fini par pénétrer peu avant 21 heures locales sur le site de l’hôpital militaire.