Une affaire de couple s’est invitée hier au tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. En effet, la dame Maguette Bâ a traduit à la barre son mari El Hadj Rawane Diagne pour coups et blessures volontaires à son encontre. Ces coups lui ont valu la perte de deux de deux dents. Madame le procureur a requis l’application de la loi. L’affaire est mise en délibéré pour le 12 mars prochain.
El Hadj Rawane Diagne est vraiment un mari particulier. Pour résoudre ses problèmes conjugaux, il n’hésite pas à battre sa femme. A la barre du tribunal, la plaignante Maguette Bâ a soutenu qu’elle s’est toujours acquittée de son devoir conjugal mais qu’en retour, elle ne récolte que brimades de la part de son mari. L’acte de trop serait parti, à l’en croire, d’un jour où elle est tombée malade. « Il m’a dit d’aller à l’hôpital où on m’a prescrit une ordonnance. Lorsque je lui ai présenté cette ordonnance, il a refusé de l’acheter. On s’est disputé et il m’a frappé comme à son habitude. Nous sommes mariées depuis cinq ans mais, à chaque fois, il ne manque aucune occasion de me rouer de coups ».
La dernière altercation en date a eu lieu alors qu’elle revenait d’un mariage avec sa fille âgée à peine d’un an et demi. Cette dernière qui courait vers son père avait souillé sa couche. Elle a alors tenté de la reprendre des mains de son père pour changer la couche. Mal lui en a pris. Ce fut le geste de trop. Le prévenu l’a rouée de coups qui lui ont fait perdre deux dents. Blessée, elle a couru pour aller chercher de l’aide chez sa soeur. C’est à partir de là-bas qu’elle a décidé de porter plainte.
Selon Me Marème Dia de la partie civile, le prévenu n’est pas un bon mari puisqu’il se défoule tout le temps sur sa femme en la rouant de coups. « Ma cliente sortait avec un autre homme mais lorsque son actuel mari est venu la prendre pour épouse, elle a décidé de partager sa vie avec lui puisque c’était la volonté de son père (…) Battre une femme, il n’y a rien qui puisse justifier cela. Il conteste les faits car il mesure la gravité de ses gestes. Ma cliente ne peut pas se blesser seule. Elle n’a aucun intérêt à le charger. Il est le père de sa fille. Malgré les dénégations, les faits sont constants. Elle a perdu deux dents et une autre est en train de chanceler. Ma cliente ne mérite pas une telle attitude de la part de son mari. Elle a sacrifié sa vie pour lui. Je prie de le déclarer coupable de coups et blessures volontaires et nous allouer la somme de 1 million FCFA en guise de dommages et intérêts » a-t-elle plaidé.
Le procureur a requis l’application de la loi. Me Al Hassane Diallo de la défense a soutenu pour sa part que les débats d’audience ont montré que les faits reprochés à son client ne sont pas fondés. «L’attitude de mon client à la barre montre qu’il est de nature calme. Il a appris le Coran. La plaignante a dit qu’elle veut parler fort pour qu’on l’entende cela veut dire que des personnes la poussent à agir. Tout ce qu’elle dit, c’est pour enfoncer son mari. Ce dernier dit qu’elle reste toujours sa femme. Il n’y a pas eu de coups et blessures volontaires. Il a accepté que sa main l’a cognée et qu’elle est tombée sur le lit. Les faits n’étant pas avérés, je demande la relaxe de mon client. Personne n’a vu El Hadj Rawane Diagne donner des coups à son épouse. Vous débouterez la partie civile de sa demande» a plaidé Me Al Hassane Diallo. l’affaire est mise en délibéré pour le 12 mars prochain.
Le Témoin