Traitement controversé avancé par le médecin français Didier Raoult pour lutter contre le coronavirus, l’utilisation de la chloroquine, un antipaludique, est désormais autorisée aux États-Unis, mais uniquement à l’hôpital.
Le régulateur du médicament aux États-Unis (FDA) a autorisé, dimanche 29 mars, l’utilisation pour traiter le Covid-19, uniquement à l’hôpital, de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine, traitements antipaludiques sur lesquels le président Donald Trump fonde les plus grands espoirs,
Dans un communiqué, le département de la Santé a indiqué que la FDA donnait son feu vert pour que ces traitements soient « distribués et prescrits par des médecins aux patients adolescents et adultes hospitalisés atteints du Covid-19, de manière adaptée, quand un essai clinique n’est pas disponible ou faisable ».
Le président américain, dont le pays compte plus de 140 000 malades du coronavirus et 2 489 morts, selon le décompte de l’université Johns-Hopkins, avait vanté le 24 mars les mérites de ce médicament. « Il y a de bonnes chances que cela puisse avoir un énorme impact. Ce serait un don du ciel si ça marchait », avait-il déclaré.
Donald Trump a par ailleurs estimé dimanche que le nombre de décès quotidiens liés au coronavirus aux États-Unis atteindrait un pic « probablement » dans deux semaines. « Nous serons sur la chemin de la reprise » d’ici le 1er juin, a-t-il ajouté.
Son conseiller sur la pandémie, le Dr Anthony Fauci a dressé un scénario terrifiant en estimant que le virus pourrait faire « entre 100 000 et 200 000 morts ».
Le président américain a également annoncé qu’il prolongeait jusqu’au 30 avril les recommandations émises il y a 15 jours sur la distanciation sociale. Il révise ainsi sa position exprimée en début de semaine dernière, lorsqu’il avait affirmé qu’il souhaitait faire redémarrer l’économie des États-Unis pour Pâques, soit le 12 avril.
Des essais cliniques en cours
Le Pr Didier Raoult, infectiologue français à la tête des Hôpitaux universitaires de Marseille (HUM), défend le traitement à base de chloroquine et a avancé des études qui n’ont pas entièrement convaincu la communauté scientifique, notamment en raison d’importants défauts méthodologiques comme l’absence d’un groupe-contrôle.
Deux corps médicaux américains, l’Institut national de la Santé (NIH) et l’Autorité pour la recherche-développement dans le domaine biomédical (Barda), travaillent sur des essais cliniques.
Un essai selon le protocole du Pr Raoult, avec l’hydroxychloroquine et l’azithromycine (un antibiotique), doit bientôt démarrer à New York.
En Europe, un essai baptisé « Discovery » a été lancé dans plusieurs pays, pour tester quatre traitements, dont l’hydroxycholoroquine, sur 3 200 patients dont 800 cas graves en France.
L’OMS a aussi lancé un vaste essai clinique international.
En France, des « cas de toxicité cardiaque » ont toutefois été signalés sur des personnes présentant des symptômes du Covid-19 qui avaient pris en automédication de l’hydroxychloroquine, ont mis en garde dimanche les autorités sanitaires de Nouvelle-Aquitaine.
Aux États-Unis, les autorités sanitaires ont également prévenu le grand public qu’il ne devait pas s’automédicamenter. Un habitant de l’Arizona qui avait ingéré du phosphate de chloroquine, employé pour désinfecter les aquariums, en est mort.
Auteur : France24