L’Europe monte, le pétrole en soutien, en attendant le chômage US

Les principales Bourses européennes sont en hausse jeudi grâce à la progression des cours du brut qui profite aux valeurs pétrolières mais la nervosité demeure face aux conséquences économiques du coronavirus dans l’attente du chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis.

À Paris, l’indice CAC 40 gagne 0,38% à 4.223,40 points vers 8h20 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,2%. A Londres, le FTSE s’adjuge 0,6%, grâce à la progression des compagnies pétrolières, poids lourds de la cote.

L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro s’octroie 0,22%, le FTSEurofirst 300 avance de 0,56% et le Stoxx 600 de 0,18%.

Les contrats à terme sur les grands indices américains indiquent pour l’instant pour leur part une hausse d’au moins 2% à l’ouverture.

Les places européennes ont entamé mercredi la première séance du deuxième trimestre dans le rouge, le CAC reculant de 4,3% et l’indice européen Stoxx 600 de 3%. Les investisseurs ont été secoués par la perspective d’une nette dégradation de la situation sanitaire liée au coronavirus et par une série de mauvais indicateurs à travers le monde, notamment dans le secteur manufacturier.

La séance sera animée ce jeudi par la publication aux Etats-Unis du chiffre hebdomadaire des inscriptions au chômage, qui devrait à nouveau atteindre un niveau record. Le consensus Reuters table sur 3,5 millions d’inscriptions, contre 3,3 millions la semaine précédente.

“On s’attend à une forte hausse des revendications au chômage aux Etats-Unis, potentiellement plus importante que la semaine précédente. Sous l’effet d’une forte demande, beaucoup d’Américains n’avaient pas pu s’enregistrer du fait de la saturation des sites web et des lignes téléphoniques, ce qui explique qu’une partie des nouvelles revendications ont vraisemblablement été reportées sur la semaine allant au 28 mars”, a déclaré Christopher Dembik, responsable de l’analyse marchés chez Saxo Bank.

Quatre Etats américains supplémentaires ont décidé de prendre de strictes mesures de confinement alors que le nombre de décès aux Etats-Unis a presque doublé en trois jours pour dépasser 4.800 et que 214.000 cas ont été confirmés.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé mercredi sa profonde inquiétude face à “l’escalade rapide et la propagation mondiale” du nouveau coronavirus, qui a atteint 205 pays et territoires et pourrait toucher un million de personnes à travers le monde.

Donald Trump a dit étudier la possibilité de suspendre les vols intérieurs vers les villes les plus touchées par le coronavirus.

PÉTROLE
Les cours pétroliers remontent nettement à la faveur des déclarations du président américain qui s’attend à un accord sur la production entre la Russie et l’Arabie saoudite dans les prochains jours afin de mettre fin à la guerre des prix.

Vladimir Poutine a de son côté appelé mercredi les pays producteurs et consommateurs de pétrole à trouver une solution pour améliorer la situation sur les marchés mondiaux des hydrocarbures, qu’il a jugée “difficile”.

Le cours du Brent reprend 9,94% à 27,2 dollars le baril. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 8,76% à 22,09 dollars.

“L’évocation d’un trêve de la guerre des prix soutient les cours (…) S’il y a une trêve, le pétrole peut remonter un peu mais tout accord sur l’approvisionnement ne pourra compenser l’effondrement de la demande”, a commenté Neil Wilson chez Markets.com.

VALEURS
La progression des cours du brut soutient logiquement le secteur lié au pétrole et au gaz qui s’octroie la plus forte progression en Europe (+4,6%), remontant à un pic de plus de trois semaines.

Total gagne 3,45%. Le groupe de services pétroliers TechnipFMC grimpe de 7,40%, en tête du SBF 120, devant son concurrent CGG (+6,77%). A Londres, Royal Dutch Shell et BP prennent plus de 6%.

Dassault Systèmes recule de 3,5%. Le groupe a dit viser une croissance de 14% à 17% de son chiffre d’affaires au premier trimestre, soit un peu moins que l’objectif initial d’une croissance de 20%.

Engie et Veolia, qui ont annoncé la suspension de leurs objectifs 2020, perdent respectivement 1,18% et 2,95%.

A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en forte baisse mercredi, les investisseurs s’inquiétant de la dégradation sanitaire liée au coronavirus aux Etats-Unis et de la saison à venir des résultats d’entreprises. [.NFR]

Le Dow Jones a perdu 4,44%, le S&P-500, plus large et principale référence des investisseurs, a cédé 4,41% et le Nasdaq Composite a perdu 4,41%.

EN ASIE
La Bourse de Tokyo a perdu 1,4%, creusant ses pertes en fin de séance. Des experts scientifiques conseillant le Premier ministre Shinzo Abe ont déclaré mercredi que l’accélération de la propagation du virus mettait en grande difficulté le système de santé nippon, qui pourrait s’effondrer..

En Chine, le SSE composite de Shanghai et le CSI 300 des grandes capitalisations ont gagné respectivement 1,7% et 1,6%, portés par la hausse des groupes liées au pétrole et par l’orientation favorable des contrats à terme américains.

TAUX
Le marché obligataire américain a fini en repli mercredi, l’aversion pour le risque ayant favorisé le mouvement de repli sur les actifs jugés plus sûrs. Et la tendance se poursuit ce jeudi, le rendement à dix ans reculant d’environ trois points de base à 0,6017%, après avoir atteint en séance un creux de trois semaines, à 0,568%.

Dans les premiers échanges, le rendement du Bund à dix ans reprend quatre points de base à -0,432% et son équivalent français remonte à 0,05%.

CHANGES
L’”indice dollar”, qui mesure les variations de la monnaie américaine face à un panier de six autres devises de référence, recule légèrement (-0,03%) conservant la majeure partie des gains de la veille.

L’euro baisse de 0,4%, sous 1,10 dollar.