Une nouvelle fois, le Professeur Raoult assure dans la presse que l’épidémie de coronavirus pourrait disparaître avec l’arrivée du printemps. Il l’avait déjà affirmé dans une de ses vidéos en début de semaine. Comme toujours, il divise le monde médical.
Le printemps va-t-il nous sauver ? Moralement peut-être avec les journées ensoleillées que nous connaissons depuis quelques semaines alors que nous sommes confinés. Mais peut-il nous sauver du nouveau coronavirus et de la maladie qu’il entraîne le Covid-19 ? C’est la théorie que le Professeur Raoult a exposée dans une de ses vidéos en ce début de semaine et qu’il réitère à nouveau.
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« Je me fais taper dessus dès que je parle dans une vidéo (…) L’épidémie pourrait disparaître au printemps, je le disais il y a quelques semaines déjà, je ne regrette rien, je le répète », assure l’infectiologue de l’Institut hospitalo universitaire (IHU) Méditerranée Infection à Marseille dans Le Parisien.
« Phénomènes d’une très grande complexité »
Volontairement provocateur, comme il en a l’habitude, il reconnaît ne pas toujours comprendre pourquoi et comment un microbe disparaît avec le temps. « Je suis plongé dans les maladies infectieuses depuis très longtemps, en France et dans le monde. Je fais partie des chercheurs les plus informés et je n’y comprends rien. Nous parlons de phénomènes d’une très grande complexité car ce sont des maladies d’écosystème. Or les écosystèmes changent, nous modifions nos comportements… C’est bizarre mais c’est comme ça. On ne sait pas très bien pourquoi, un certain nombre de maladies infectieuses disparaissent au printemps dans nos pays tempérés », explique le Professeur Raoult à nos confrères.
Dans sa vidéo postée mardi sur compte Twitter et sur sa chaîne Youtube, Didier Raoult décrypte ce qu’il a connu à l’hôpital de la Timone à Marseille où son IHU est abrité : « Au pic, on a eu jusqu’à 368 cas nouveaux par jour et là actuellement on est plutôt dans la zone de 60 à 80 cas par jour. Donc on a une diminution très significative du nombre de cas détectés et encore plus significative chez les gens qui viennent se faire détecter alors qu’ils sont asymptomatiques (…) Il est possible que l’épidémie disparaisse au printemps ».
« Un très grand scientifique, c’est peut-être de l’espérance qu’il formule ainsi »
Une affirmation rapidement tempérée par le directeur de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Provence Alpes Côte-d’Azur, Philippe de Mester, pour qui « il est tout à fait prématuré de faire des pronostics sur la fin de l’épidémie. Nous n’en savons rien malheureusement. Nous enregistrons, c’est vrai, depuis quelques jours une diminution de la progression de l’épidémie, pas du tout une régression. L’épidémie va se poursuivre et ça va prendre encore des semaines ».
Comme à chacune des interventions du Professeur Raoult, le monde médical se divise mais certains tentent de nuancer ses propos comme l’infectiologue de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, le Pr Sébastien Gallien, dans Le Parisien : « Il est un peu tôt pour parler de la fin de la pandémie. Pour espérer un arrêt il faudrait que plus de 60 % de la population soit immunisée, c’est très loin d’être le cas. Mais on ne peut pas balayer l’avis du Pr Raoult, un très grand scientifique, c’est peut-être de l’espérance qu’il formule ainsi ».
ladepeche.f