Une partie de la Colombie est sous tension. Ce samedi 10 février débute la grève dite « armée » déclarée mercredi dernier par l’ELN, l’Armée de libération nationale. La dernière guérilla active dans le pays demande à la population de boycotter les transports, de ne pas voyager, tout en la menaçant de représailles si elle ne respecte pas ces consignes. Selon l’ELN, il s’agit d’une riposte à la décision du gouvernement de ne pas poursuivre les négociations de paix initiées il y a un an à Quito. Le gouvernement a renforcé la sécurité dans les régions concernées.
Les autorités colombiennes prennent la menace de l’ELN très au sérieux. Selon le ministre de la Défense, le gouvernement répondra « avec toute la force et la détermination possibles » à cette grève.
La guérilla menace de bloquer les routes et les activités commerciales. Dans le passé, les « grèves armées » se sont traduites par une paralysie totale ou partielle de la vie publique.
Les gouverneurs des départements dans lesquels la guérilla est active ont renforcé la présence de policiers et de militaires. En même temps, ils tentent de rassurer la population et lancent, à l’instar du gouverneur de l’Arauca, un appel à la reprise du dialogue.
Fermeté et tentative de rapprochement, une stratégie que le président colombien poursuit également en cette année électorale : Juan Manuel Santos a envoyé des représentants de la société civile à Quito, la capitale de l’Equateur où se sont tenus jusqu’à présent les pourparlers. Leur mission : rétablir le dialogue entre le gouvernement et l’ELN.
Il y a 10 jours, le président colombien avait décidé de suspendre les pourparlers après une série d’attentats commis par la guérilla.
rfi