Depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire doublé d’un couvre-feu nocturne, la cité religieuse de Médina-Gounass n’a jamais fermé ses mosquées. En violation flagrante du couvre-feu, les cinq prières quotidiennes mais aussi la grande prière du vendredi y sont effectuées comme si de rien n’était. Les lieux de culte y refusent du monde alors que pourtant, les rassemblements sont interdits sur toute l’tendue du territoire national ! Pas étonnant, dans ces conditions, que Médina Gounass soit l’une des localités du pays où il y a le plus de cas positifs au coronavirus, notamment communautaires.
Face à cette situation alarmante, on a constaté l’arrivée de deux escadrons de la gendarmerie prépositionnés à Tambacounda et prêts à être déployés à Médina Gounass. Pour faire enfin respecter l’ordre républicain et l’Etat d’urgence sanitaire.
Dans sa lutte contre la propagation du coronavirus, le président de la République Macky Sall a instauré l’état d’urgence doublé d’un couvre-feu sanitaire allant de 20h à 06 h du matin. Dans le cadre des mesures préventives, l’Etat a fait fermer les lieux de culte après les écoles pour éviter les rassemblements publics. Dieu sait que toutes les cités religieuses du Sénégal telles que Touba (à reculons, certes, mais quand même), Tivaouane, Yoff, Thiénaba, Pire, Médina-Baye, Popenguine, la famille omarienne et autres se sont pliées aux mesures de l’Etat d’urgence.
De fait, presque tous les khalifes et chefs religieux, conscients de la dangerosité de la pandémie du coronavirus, ont fermé leurs mosquées, avant de demander aux fidèles musulmans de prier chez eux, imposant parfois confinement et couvre-feu. Même en cette période du Ramadan !
Une cité d’exception !
Malheureusement la cité religieuse de Médina Gounass reste et demeure la seule localité du Sénégal où l’état d’urgence est bafoué, violé et outragé. Dans cette contrée d’exception territoriale, imams et religieux dirigent régulièrement les prières collectives dans l’ensemble des 55 mosquées recensées. Ce, sous la « bénédiction » du Khalife de Médina Gounass, Thierno Tidiane Bâ. « Sans oublier les deux grandes mosquées abritant hebdomadairement les prières du vendredi », déplore un fonctionnaire de la région. Pendant ce temps, les populations se promènent impunément au clair de lune.
Ainsi, gouverneur, préfet et sous-préfet de la région ont lamentablement atteint leurs limites dans cette cité où tout est permis ! L’Armée, la Gendarmerie et la Police, n’en parlons pas ! Car nos forces de défense et de sécurité sont souvent confrontées à des populations déterminées à effectuer leurs prières quotidiennes dans les lieux de culte. Coûte que coûte. Encore et encore, les religieux et notables organisent nuitamment, des conférences du ramadan. D’où la multiplication des cas de coronavirus dans cette localité, où une dizaine de personnes ont été infectées. Ce qui justifie la fermeture de l’hôpital de Médina Gounass, contrairement aux mosquées.
Pas plus tard que la semaine dernière, « Le Témoin » quotidien avait fustigé la violation flagrante du couvre-feu par les populations de Médina Gounass. face à cette situation alarmante, nous avons appris tard dans la soirée d’hier, l’arrivée en provenance de Dakar, de deux escadrons de la gendarmerie prépositionnés à Tambacounda. Sont-ils prêts à intervenir à Gounass pour faire respecter l’état d’urgence ? Les prochaines heures nous édifieront.
Le Témoin