Etats-Unis: Donald Trump soutient Rob Porter, soupçonné de violences conjugales

Le président américain vole au secours de son ex-chef de cabinet, démissionnaire, car soupçonné de violences conjugales. Les deux ex-épouses de Rob Porter ont témoigné contre lui, photos à l’appui. L’affaire aurait pu rester cantonnée à la sphère privée, mais la Maison Blanche avait été alertée il y a plusieurs mois du comportement de cet employé de haut rang, et n’a rien fait. Et le message de soutien de Donald Trump à l’auteur présumé de violences contre des femmes ne fait que contribuer à ce qui se transforme peu à peu en crise politique.

Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet

Selon le témoignage de ses deux anciennes épouses, Rob Porter serait sujet à des accès de violence récurrents. Toutes deux assurent avoir été molestées. Sa première épouse a publié une photo d’elle avec un œil au beurre noir, qu’elle attribue à un coup porté par son ex-mari. Rob Porter n’a pas démenti, mais a déclaré que le cliché était présenté en dehors de son contexte. Après ces révélations, le chef de cabinet a été contraint à la démission mercredi 7 février. Mais il conserve le soutien du président. Donald Trump a fait preuve d’empathie pour Rob Porter, sans un mot pour les femmes victimes de violences.

« Nous lui souhaitons le meilleur, c’est évidemment un moment difficile pour lui, il a fait du très bon boulot quand il était à la Maison Blanche et nous espérons qu’une merveilleuse carrière l’attend. Mais c’était très triste d’apprendre ce qui s’est passé, et il est lui-même sûrement très triste. Il dit qu’il est innocent et je crois qu’il faut s’en souvenir. Il a clairement dit hier qu’il était innocent. »

La Maison Blanche a été alertée dès le mois de novembre dernier par le FBI des accusations de violences conjugales portées contre Rob Porter, mais ce n’est que ce mercredi que le chef de cabinet a démissionné, après que l’affaire a été publiée dans la presse. La gestion calamiteuse de cette affaire par la Maison Blanche prend une dimension politique. Et comme souvent, l’intervention de Donald Trump, loin de calmer le jeu, alimente la crise.

rfi