Le nombre de morts pourrait doubler en Afrique subsaharienne le temps de la pandémie.
On prédisait un scénario noir pour l’Afrique en cas de pandémie de coronavirus. Les chiffres sont pour le moment beaucoup moins inquiétants qu’annoncés. Avec moins de 50 000 cas officiellement recensés, le continent est même celui qui est le moins touché. Sauf qu’à cause du Covid-19, c’est tout le secteur sanitaire qui est perturbé. Avec le risque de voir certaines maladies exploser. C’est le cas du sida.
Plusieurs raisons laissent penser que le VIH pourrait redoubler d’intensité. Déjà, parce que les services de santé sont monopolisés par la lutte contre le coronavirus. Avec moins de personnel pour faire de la prévention ou pour dépister le VIH. La pandémie de coronavirus a aussi largement perturbé les systèmes d’approvisionnement en médicaments.
Or, en Afrique subsaharienne, une rupture d’antirétroviraux pendant six mois, c’est un demi-million de morts en plus. « Si ce scénario se confirme, cela ramènerait la lutte contre le VIH plus de dix ans en arrière, quand l’Afrique sub-saharienne enregistrait plus de 950 000 morts par an. C’est un scénario. Pas une prédiction. Mais il doit nous servir de sonnette d’alarme pour nous assurer du bon fonctionnement de tous les services de santé essentiels », explique Tedros Ghebreyesus, le patron de l’OMS.
Dans le détail, les infections chez les enfants pourraient bondir de 37% au Mozambique, 78% au Malawi et au Zimbabwe, et carrément doubler en Ouganda. L’ONU demande aux États de ne pas sacrifier la lutte contre le sida dans la bataille contre le Covid-19. Près de 26 millions de personnes vivaient avec le VIH en Afrique subsaharienne en 2018, dont près des deux tiers avec un traitement antirétroviral.
Auteur : Rfi