Quel rapport peut-il y avoir entre le gouvernement angolais, la milliardaire Isabel dos Santos (photo) et la légende sino-américaine du Kung-fu Bruce Lee ? A priori aucun. Pourtant, 47 ans après sa mort, l’ancienne star du cinéma d’action se retrouve impliquée dans un scandale de corruption en Angola.
L’histoire commence avec les accusations de corruption portées en janvier 2020 par la justice angolaise contre la milliardaire et fille de l’ancien président du pays, Isabel dos Santos. Selon Luanda, la femme d’affaires aurait détourné plus d’un milliard de dollars de deniers publics en complicité avec Sindika Dokolo, son époux. Affirmant détenir des preuves que l’ancienne patronne de la Sonangol, la société publique angolaise du pétrole, prévoyait de blanchir les fonds détournés et de les investir illégalement en dehors du pays, les autorités judiciaires angolaises ont ordonné le gel de ses avoirs.
Isabel dos Santos, déjà au cœur du scandale des Luanda Leaks, a toujours affirmé que les preuves avancées contre elle sont fausses. Mardi 12 mai, elle a publié sur son compte twitter, l’une de ces « fausses preuves fabriquées » pour l’accuser. Sur la publication, on peut voir un passeport appartenant à première vue à la femme de 47 ans, mais avec quelques détails troublants. En plus d’erreurs de numéro de passeport et de date de naissance, on peut voir sur le document non pas la signature d’Isabel dos Santos mais celle…de l’ancien acteur Bruce Lee !
« Les faits et les images parlent d’eux-mêmes. La vérité est aujourd’hui mise au jour sur la procédure judiciaire frauduleuse et l’ordonnance de gel fondées sur de fausses preuves et de faux documents. Un « faux passeport » a été utilisé et accepté par le Tribunal comme étant le mien », a déclaré la première fortune féminine d’Afrique sur son compte. Dans un communiqué publié sur son site web, elle ajoute : « l’aspect le plus ridicule est la signature de l’autorité émettrice : il s’agit de la reproduction de la signature de Bruce Lee, le légendaire acteur de Kung-fu, mort dans les années 1970 ».
Depuis quelques années, le pouvoir angolais avec à sa tête Joao Lourenço a lancé une véritable purge anti-corruption qui a fait tomber des têtes influentes du clan dos Santos, l’ancienne famille dirigeante du pays. Pour Isabel dos Santos qui depuis son exil au Portugal a publiquement annoncé qu’elle pourrait briguer la présidence angolaise, la procédure judiciaire en cours contre elle n’est qu’une « chasse aux sorcières » du régime en place visant à l’éloigner du pouvoir.
Pour l’heure, les autorités angolaises n’ont émis aucun communiqué pour confirmer ou infirmer l’authenticité du document publié par Isabel dos Santos.
Auteur : Ecofin