Depuis le 18 août, des militaires se sont emparés du pouvoir au Mali, poussant le président Ibrahim Boubacar Keïta à la démission. Une chute largement accélérée par l’incontournable Imam Mahmoud Dicko. Cet influent leader politico-religieux a organisé, à l’issue de sa prière du vendredi, un grand meeting laïc où s’est pressé le tout Bamako. Nos envoyés spéciaux Alexandra Renard, Mohamed Fahrat et Nadia Massih ont pu le rencontrer.
C’est dans cette mosquée de Bamako que prêche l’imam Mahmoud Dicko, l’une des figures les plus influentes du Mali. Il y officie depuis 40 ans. C’est l’imam que les Maliens écoutent, que la junte est venue saluer après le coup d’État et que les leaders de l’opposition ont placé sur le devant de la scène pour gagner en popularité.
Son message dépasse les portes de la mosquée. À l’issue de la prière du vendredi 28 août, l’imam Mahmoud Dicko a rassemblé des milliers de personnes scandant son nom. De l’homme de la rue jusqu’aux plus grandes autorités politique et religieuses du pays, il fédère les Maliens et les rassure. Surtout en cette période de haute défiance politique.
L’imam Dicko s’est fait connaitre en 2009 en bloquant une réforme du code de famille favorisant le droits des femmes. Il avait également fait interdire la publication de manuels scolaires abordant l’éducation sexuelle.