Le coordonnateur du Forum civil, a décortiqué le discours du chef de l’Etat, a fustigé avec véhémence l’attitude de ce dernier. Pour lui, le cadre utilisé par Mack Sall pour s’adresser aux sénégalais qui pataugent dans les eaux n’est pas le meilleur. A son avis, les sénégalais méritaient plus de considération dans un contexte où il y a eu plusieurs morts. « Le président de la République devait choisir un cadre plus solennel pour s’adresser au peuple. Parce que, le peuple sénégalais mérite cette considération venant du président de la République du moment où on parle de mort d’hommes, de personnes qui ont dormi à la belle étoile. La moindre des choses était que le président de la République s’adresse aux sénégalais de façon solennelle », a déclaré Birahim Seck, joint au téléphone.
Très en verve, Birahim Seck dit avoir l’impression que le gouvernement n’a d’autre solution que celle alimentaire pour satisfaire les souffrances des sénégalais. « Cela est un indicateur pour montrer le degré de vulnérabilité et de pauvreté dans lesquelles les populations vivent. Je pense que la solution n’est pas tout le temps une sortie de somme d’argent pour calmer les ardeurs », a-t-il ajouté. A en croire, Birahim Seck une lumière doit être apportée sur les montants qui ont été injectés dans la lutte contre les inondations. Ainsi, il interpelle les ministères qui ont eu à gérer la question des inondations ainsi que l’Assemblée nationale qui a eu à autoriser les montants qui ont été dépensés. Car, souligne-t-il : « On ne peut pas s’attendre à ce qu’il ait un sinistre ou qu’il ait mort d’homme lors des inondations pour essayer d’organiser des séances d’évaluation. Le plan décennal c’est de 2012 à 2022. Donc, entre 2012 et 2020 quels sont les rapports d’évaluation qui ont été produits par les différents organes de l’Etat en charge de question des inondations. C’est la où on constate la faillite de l’Etat à gérer de la façon la plus professionnelle possible la question des inondations. Donc, nous attendons à ce qu’il ait une publication des rapports d’évaluation, des montants qui ont été alloués aux différentes structures et les entreprises bénéficiaires de ces différents travaux pour faire face aux inondations au niveau du Sénégal », a renchéri Birahim Seck. Avant d’ajouter : « Mais le fait d’organiser des réunions ministérielles pour dire qu’on va faire une évaluation, le peuple sénégalais ne mérite pas ce mépris. Le peuple sénégalais mérite respect et considération ».
Lors de son discours, le président de la République, Macky Sall a appelé les sénégalais à changer de comportement et à arrêter de construire dans les zones inondables. Mais, le coordonnateur du Forum Civil pense que les Sénégalais, dans leur majorité, mérite encore une considération. On ne peut pas, à son avis, les prendre pour responsable en les désignant publiquement comme responsables des inondations parce qu’ils ont eu à construire dans des zones inondables. « Nous pensons qu’il serait injuste d’accuser les populations d’avoir construit dans certaines zones inondables alors qu’ils ont eu des papiers en bonne et due forme. La responsabilité incombe à l’Etat. »
En ce qui concerne le changement climatique évoqué par le Chef de l’Etat pour justifier les inondations, il pense que l’Etat du Sénégal a des services qui ont alerté depuis longtemps sur le volume d’eau que le Sénégal devait recevoir. « Je pense que ces services techniques n’ont pas été écoutés par des autorités alertes. C’est pourquoi, il serait pour nous assez léger d’évoquer le changement climatique pour justifier le sinistre que vivent les populations », indique-t-il.