Le parti d’Ousmane Sonko dans la capitale sud du pays a fait ce mercredi, tard dans la soirée pour brûler vif le ministre du Commerce et des PME Mme Aminata Assome Diatta responsable politique de l’Alliance pour la république à Ziguinchor. Les Patriotes disent ne pas pouvoir gober les propos de Mme Aminata Assome Diatta qui a accusé leur mentor de vouloir raviver le conflit casamançais.
«Madame la ministre Aminata Assome Diatta a fait une sortie le 15 septembre 2020 pour accuser le président Ousmane Sonko de vouloir raviver le conflit casamançais. Face à une accusation si grave et qui n’a d’autres buts que de vendre de l’illusion aux populations dignes de Ziguinchor et de la Casamance, nous estimons qu’un droit de réponse s’impose. Deux raisons justifient notre démarche: la première est qu’en tant que responsable de Pastef à Ziguinchor et ayant des ambitions pour cette région. La seconde raison est que face à une communication qui a pour but de vendre de l’illusion aux populations et paraître comme une femme politique courageuse aux yeux de son mentor le Président Macky Sall, notre sens profond de l’éthique nous amène à rétablir la vérité », a laissé entendre, devant la presse Alassane Diédhiou coordonnateur départemental adjoint de Pastef/ Ziguinchor.
Alassane Diédhiou et ses camarades ont cependant tenu à rappeler les faits. «Le président Ousmane Sonko, s’exprimant sur la question foncière, est revenu sur le cas des populations de Niaguis qui sont victimes d’expropriation. Face à cette frustration première, les habitants qui ont osé élever la voix ont vu deux de leurs enfants mis aux arrêts. Pour Ousmane Sonko, on n’apaise pas la frustration des populations par la répression et on n’achète pas non plus le silence d’un peuple meurtri par une dictature de la peur. De son côté, notre «sœur» la Ministre Aminata Assome Diatta reproche au Président Ousmane Sonko d’avoir pris position pour les populations de Niaguis victimes d’injustice. De plus, elle va même jusqu’à lui prêter l’intention de diabolique de vouloir raviver le conflit casamançais. Les mots utilisés dans son argumentaire (pyromane, division) dénotent de la violence du discours.
Pour un droit de réponse et de vérité, nous voulons rappeler à Madame la ministre les points suivants : le Président Ousmane Sonko est un homme de paix et de dialogue. C’est pourquoi, il est sensible au vécu des sénégalais. Si en tant que ministre de la république vous n’êtes pas dans la même dynamique, de grâce, ne lui demandait pas d’être complice d’une injustice. En effet, vos propos laissent transparaitre que la bonne attitude face à l’oppression des peuples et face à l’injustice est d’être neutre. Nous vous rappelons que cette neutralité pour laquelle vous êtes prête à sacrifier sur l’autel de votre Roi les populations de Niaguis, cache à notre avis une certaine lâcheté que vous refusez d’assumer. Cette posture ne vous grandit pas surtout si vous avez des ambitions politiques pour cette région », a soutenu Alassane Diédhiou. «Le Président Ousmane Sonko est le symbole de l’unité nationale de par sa filiation donc l’accuser de régionalisme ou de vouloir remettre en cause l’unité nationale n’est qu’affabulation. N’ayons pas la mémoire courte, nous rappelons que le Président Ousmane Sonko est le seul candidat à l’élection présidentielle à dire publique au meeting de Bignona lors des élections présidentielles, je le cite :«je veux lancer un message d’ouverture et de tolérance pour le Sénégal à partir de Bignona. Nous sommes un seul et même peuple. Ce qui fait le ciment de ce peuple, c’est qu’indépendamment de nos religions, de nos ethnies et de nos régions, nous avons su mettre en place les bases d’une cohabitation pacifique entre les peuples au Sénégal. Il faut refuser que des aventuriers politiques viennent diviser les sénégalais. Vous de la Casamance vous allez voter massivement pour Ousmane Sonko mais ne le faites pas parce qu’il est de Casamance mais parce qu’il est le meilleur candidat pour le troisième Sénégal. On ne vote pas pour une ethnie, une race, une région. On choisit le meilleur candidat pour le Sénégal», a tenu à rappeler, à l’endroit de Mme Aminata Assome Diatta, le coordonnateur départemental adjoint de Pastef/Ziguinchor.
Le Président Ousmane Sonko, à en croire toujours ses camarades de parti, prône une politique réformiste. «C’est pourquoi il s’inscrit souvent dans des logiques de prévention des problèmes sociaux en ne se lassant pas d’interpeller les autorités administrative et politique de ce pays. Mais au lieu de prendre note, la réponse de ces autorités politiques reste souvent à désirer. Madame la ministre nous comprenons votre attitude car à l’image de votre Roi le Président Macky Sall vous êtes pour une politique transformiste donc une politique de gestion des urgences, d’adaptation aux situations de crises et des pressions étrangères pour se maintenir au pouvoir. Une telle politique est aux antipodes de la politique réformiste du Président Ousmane Sonko qui n’est rien d’autre qu’une action politique animée par le projet d’un monde plus juste qu’on entend faire advenir pacifiquement. Dans cette dynamique, le Président Ousmane Sonko entreprend un projet de société pensé par le génie local et bâtit à partir des problèmes endogènes. Vous comprenez donc aisément madame la ministre que votre frère Ousmane Sonko ne peut être un adepte de la mondialisation de l’indifférence c’est-à-dire fermé les yeux sur la misère, les inégalités sociales et l’oppression des peuples. En résumé, cette sortie de Madame la ministre Aminata Assome Diatta nous a permis d’y tirer deux leçons et pas les moindres. La première leçon à retenir est que sa sortie loin de servir les Casamançais, a pour but de satisfaire des ambitions personnelles en vue d’une reconduction dans le prochain gouvernement d’union nationale.
La deuxième leçon à retenir de cette sortie est que le peuple opprimé ne peut point compter sur des dirigeants comme Madame la ministre Aminata Assome Diatta pour se libérer et son attitude rend actuelle les propos de Thomas SANKARA «L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère.», a conclu Alassane Diédhiou.
IGFM