Un décret controversé imposant la présence d’un crucifix à l’entrée des bâtiments publics de la Bavière est entré en vigueur vendredi 1er juin. L’opposition accuse le parti conservateur bavarois, le CSU, au pouvoir dans cette région, de manœuvre politique avant des élections régionales importantes.
Tous les ministères régionaux, palais de justice, commissariats de police, services d’urbanisme et institutions publiques placées sous l’autorité de l’État régional doivent désormais disposer dans leur hall d’entrée, à une place « bien visible », d’un crucifix, selon une directive régionale entrée en vigueur le 1er juin.
Des crucifix trônent déjà dans les salles de classes des écoles primaires et les salles d’audience des tribunaux bavarois.
Le ministre-président de la Bavière, Markus Söder, membre du parti conservateur bavarois (CSU), a justifié sa décision en avril en affirmant qu’installer des crucifix, ce n’est pas promouvoir « un signe religieux », c’est « reconnaître une identité » et « l’expression d’une empreinte historique et culturelle ».
Enjeux électoraux
L’annonce a été dénoncée par ses détracteurs comme une manœuvre à visée électorale alors que l’Union chrétienne-sociale (CSU), au pouvoir dans cette riche région, a largement droitisé son discours depuis qu’Angela Merkel a ouvert les portes de son pays à plus d’un million de réfugiés depuis 2015.
La CSU est en outre menacée de perdre sa majorité absolue lors du scrutin régional du 14 octobre, menacée sur sa droite par le parti anti-islam et anti-Merkel, AfD. Les Verts et la gauche radicale Die Linke ont notamment dénoncé une mesure populiste et contraire à la Constitution.
L’un des principaux responsables de l’Eglise catholique allemande, le cardinal Reinhard Marx, a également fustigé les dirigeants bavarois qui, avec cette mesure, créent « de la division et du trouble » selon lui.
(avec AFP