Le président de la République, Macky Sall, présidait ce jeudi, la Journée nationale de la décentralisation. Il en a profité pour évoquer, devant les élus locaux, l’épineuse question foncière et des litiges qu’elle charrie. Et c’est pour les mettre en garde.
«Je peux vous dire qu’en tant que président de la République, le plus gros risque de conflit dans ce pays, c’est la question foncière. Au quotidien, je ne reste pas sans recevoir plus de 20 à 50 dossiers brûlants à travers le territoire national.
On vous l’a confié mais cela ne veut pas dire que, parce que vous êtes maire, vous avez votre conseil municipal, vous devez prendre le territoire de votre commune, le distribuer aux premiers venus, de façon à plonger le pays dans une situation où toute la terre va devenir privée et sera privatisée.
Ce n’est pas possible, moi je ne peux pas laisser faire cette situation. Parce qu’elle a atteint des limites que nous ne pouvons plus dépasser. Donc il faut que nous travaillions ensemble pour que les besoins de développement se fassent normalement, gérer les terres de culture avec une certaine équité, pour éviter que toute la terre soit transférée aux étrangers comme c’est la tendance nouvelle.
Des groupes agroindustriels qui viennent, qui obtiennent 200 hectares, 500 hectares, ce n’est pas possible que l’Etat laisse faire. Donc il y a une question de fond sur laquelle moi je souhaite qu’on laisse les terres du domaine national entre les mains des collectivités territoriales, mais avec une gestion responsable.»