Déjà hyper endettés avant la pandémie du Coronavirus, les pays de l’Afrique subsaharienne dont les comptes sont au rouge pour la plupart, ne cherchent aucune solution de sortie de crise mais préfèrent continuer de s’endetter pour entretenir leur train de vie fortement décrié par les populations et les institutions de BRETTONS Woods. Des pays comme le Sénégal, ont opté pour les emprunts obligataires dont le dernier en daté cherche à soulever 1300 milliards de francs. Le FMI attire l’attention des bailleurs.
Le spectre d’un endettement excessif ressurgit pour les pays d’Afrique subsaharienne suite à la pandémie de coronavirus. Le Fonds monétaire international vient de tirer la sonnette d’alarme et appelle les pays donateurs à faire preuve d’« audace » face au mur de la dette qui attend l’Afrique.
Les besoins de l’Afrique subsaharienne pour les 3 prochaines années pour faire repartir leurs économies sont énormes. D’après le FMI, il faudrait 890 milliards de dollars de financements extérieurs pour les pays de la région. Cette somme représente plus de la moitié de leur PIB global. Il va falloir donc un retour aux emprunts massifs pour stabiliser des économies fragilisées par la crise sanitaire mondiale, alors que la région était sur une trajectoire de réduction de sa dette au début de la pandémie.
Au moment où Macky Sall mène le combat pour l’annulation de la dette, les emprunts obligataires sont devenus une mode de gouvernance après la crise du Covid19 et celle plus compliquée du prix du pétrole
Les emprunts obligataires sont devenus les principaux leviers économiques des gouvernements africains et cela, au moment où le président Sall ne cesse de clamer l’annulation de la dette africaine. Une aberration surtout sénégalaise quand on sait le ministre des Finances va lancer un emprunt de quelques 1300 milliards après les trous déjà réussis en 2020.
Les deux tiers du montant nécessaire sont déjà identifiés, avec des promesses d’institutions financières internationales, de créanciers bilatéraux et de créanciers privés. Il faudra donc trouver 290 milliards de dollars – d’ici à 2023 – pour combler le déficit financier. Les pays pétroliers comme le Nigeria et l’Angola, confrontés à une baisse à la fois des prix de l’or noir et du volume de leurs exportations, devraient voir leur taux d’endettement augmenter considérablement.
Le FMI appelle le G20, composé des principaux bailleurs eux-mêmes très affectés par la crise du coronavirus, à faire preuve de plus d’audace, par exemple en réduisant les intérêts de la dette. Le fonds salue tout de même le moratoire mis en place en avril dernier, d’abord pour 6 mois et récemment prolongé jusqu’à l’année prochaine.