lusieurs manifestations se sont déroulées dimanche 25 octobre dans l’ouest de la Libye pour protester contre les propos d’Emmanuel Macron défendant la publication des caricatures du prophète Mahomet. L’occasion pour les autorités de Tripoli, proches de la Turquie, de renouveler leur méfiance envers la France, accusée de soutenir l’autorité rivale de l’est et plus particulièrement le maréchal Khalifa Haftar.
Des actions pour dénoncer la défense des caricatures du prophète Mahomet par Emmanuel Macron se sont déroulées dimanche 25 octobre dans l’ouest libyen. Elles ont été organisées par le mufti de Tripoli. Mais à Tripoli, la manifestation n’a rassemblé que quelques dizaines de personnes.
Sur la place des Martyrs, le principal lieu de rassemblement de Tripoli, ils n’ont été qu’une petite cinquantaine, selon des journalistes locaux, à se réunir en brandissant des portraits du président français Emmanuel Macron, barré d’un trait rouge. Leur principal mot d’ordre était : « Tout sauf le prophète » pour dénoncer les caricatures de Mahomet. Si l’événement n’a pas pris plus d’ampleur, c’est parce que dimanche est un jour travaillé en Libye et que les Tripolitains ont des soucis plus importants pour leur quotidien, comme se procurer de l’électricité, selon des habitants joints par téléphone.
Dans la commune limitrophe de Zahra, au sud-ouest de Tripoli, le sentiment anti-français était plus grand. Les habitants issus de la tribu des Wershefana ont par exemple roulés sur des drapeaux français posés sur les ronds-points de la ville.
C’est le mufti de Tripoli, Sadik el-Ghariani, connu pour ses positions très conservatrices et sa proximité avec la Turquie, qui est à l’origine de ces actions. Sa chaîne de télévision, Al-Tanasuh, a relayé toute la journée les appels à manifester contre le discours d’Emmanuel Macron jugé raciste par le chef religieux.
RFI