À quelques jours des élections législatives et présidentielle, les tensions se renforcent en Centrafrique. Sera-t-il possible de voter dimanche dans le contexte actuel ? Louisa Lombard, professeure d’anthropologie à l’université de Yale, aux Etats-Unis, travaille sur la Centrafrique depuis 2003. Entretien.
Le week-end du 19 décembre, des attaques de groupes armés qui se sont alliés ont déstabilisé le pays. Si les Nations unies assurent que la situation est « sous contrôle », l’opposition et une partie de la population demandent un report des élections. Une alternative que ne semble pour l’instant pas envisager le président sortant et favori, Faustin-Archange Touadéra. Il l’a rappelé lors d’une conférence de presse que les sources d’inquiétudes sont réelles. En effet, des attaques ont repris dès mardi avec la prise de la quatrième ville du pays par des rebelles, les équipes de campagne sont braquées, les candidats agressés, l’un des postulants à la présidentielle a même retiré sa candidature, et Moscou a dépêché 300 « instructeurs militaires » pour aider le gouvernement qui dénonce une tentative de coup d’État.