Après l’Argentine, qui a légalisé l’IVG il y a quinze jours, les féministes chiliennes comptent bien relancer le débat sur ce sujet dans leur pays. Une proposition de loi pour dépénaliser l’avortement au Chili est examinée à partir de ce mercredi par le Parlement. L’avortement n’est actuellement autorisé qu’en cas de risque pour la vie de la femme enceinte, en cas de viol, ou si le fœtus n’est pas viable.
Avant 2017, l’avortement était complètement interdit au Chili. Et aujourd’hui, face à une loi encore très restrictive, seuls 800 avortements ont lieu légalement chaque année.
En parallèle, les avortements clandestins se poursuivent : ils seraient plusieurs dizaines de milliers par an (entre 60 000 et 200 000 avortements clandestins), d’après les estimations des ONG, au risque de graves complications pour les femmes.
C’est notamment pour cette raison que l’association Humanas a rédigé une proposition de loi pour dépénaliser l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse.
« Si une femme ou une jeune fille est suspectée d’avoir avorté, l’hôpital appelle les carabiniers (police NDLR) et elle est interrogée tout de suite, avant même la fin des soins médicaux. Le but de cette proposition de loi, c’est de nous demander si – dans notre société – nous souhaitons continuer d’imposer la prison aux femmes et jeunes filles qui décident d’interrompre une grossesse », nous explique Camila Maturana, avocate de l’association, et l’une des autrices de la proposition de loi.
Une proposition moins ambitieuse donc qu’en Argentine, où l’accès à l’IVG est désormais un droit garanti par la loi.
Les féministes chiliennes espèrent ainsi qu’il sera moins difficile de convaincre la classe politique de leur pays, très conservatrice. Et elles comptent sur la future assemblée constituante, qui sera élue en avril, pour mieux garantir les droits des femmes dans la nouvelle Constitution du Chili.