Des responsables allemands s’étonnent de dépendre autant de l’UE au risque de ralentir la vaccination.
Une fois de plus, Angela Merkel a défendu l’initiative prise par la Commission européenne de mutualiser les commandes de vaccins contre le Covid-19. « Il est vrai que cela crée parfois de la lenteur, mais il y a de bonnes raisons à cela », a déclaré la chancelière allemande, lundi 1er février, à Berlin, à l’issue d’un « sommet de la vaccination » de près de six heures avec les ministres-présidents des Länder, des représentants de l’Union européenne (UE) et des groupes pharmaceutiques.
Parmi les « bonnes raisons » expliquant cette « lenteur », Angela Merkel a cité le choix fait par les Vingt-Sept de ne pas délivrer d’autorisation d’urgence pour les premiers vaccins disponibles, contrairement à ce qui a été notamment le cas au Royaume-Uni, ainsi que les « longues et difficiles » négociations avec les laboratoires pharmaceutiques concernant leurs responsabilités et les délais de livraison. Autant de précautions prises pour s’assurer de la qualité des vaccins mis en circulation en Europe et donc pour gagner la « confiance » des citoyens, a-t-elle affirmé, avant d’ajouter : « Je comprends la déception des gens car tout le monde a cru qu’au vu des volumes commandés, les vaccins allaient arriver beaucoup plus vite. »
Ce nouveau plaidoyer d’Angela Merkel en faveur de la stratégie européenne d’achats groupés de vaccins intervient alors que celle-ci fait l’objet de critiques de plus en plus nombreuses en Allemagne, y compris de la part de poids lourds du gouvernement et de la majorité. C’est par exemple le cas du vice-chancelier et ministre des finances, Olaf Scholz. Dans un entretien accordé lundi à la Süddeutsche Zeitung, celui qui conduira la campagne du Parti social-démocrate (SPD) pour les élections législatives du 26 septembre accuse nommément la Commission européenne d’être responsable de la pénurie actuelle. « Concernant l’achat des vaccins, c’est la Commission qui a négocié. Or, si la Commission nous avait demandé plus de moyens financiers, nous aurions donné l’argent nécessaire », a assuré M. Scholz.