Des discussions au plus haut niveau se sont tenues entre Canberra et Facebook ce vendredi 19 février suite au blocage par le réseau social des contenus d’actualité pour s’opposer au projet de loi visant à rémunérer les médias. Ce blocage a provoqué une vague d’indignation en Australie.
Le gouvernement australien s’est entretenu avec le patron de Facebook, Mark Zuckerberg. Le Premier ministre Scott Morrison a insisté sur le fait que son pays n’entend pas plier devant les « menaces ». « Nous avons discuté des questions qui restent en suspens et avons convenu que nos équipes respectives s’y pencheront immédiatement », a déclaré le ministre australien des Finances Josh Frydenberg sur Twitter.
Depuis hier, plus aucune information n’est disponible sur Facebook qui, pour protester contre un projet de loi qui vise à contraindre les Gafa à payer les médias pour la diffusion de leurs articles, empêche la publication de tout contenu journalistique. Environ 40% des Australiens utilisent les réseaux sociaux pour s’informer, et c’est même la principale source d’information pour les moins de 25 ans. Mais depuis hier, plus aucun article n’apparaît sur Facebook.
Cela pose un gros problème à ceux pour qui Facebook offrait également la possibilité d’avoir accès à un nombre très varié de publications, dans un pays où le paysage médiatique est très largement dominé par News Corp. « Les réseaux sociaux permettent d’avoir une autre perspective, et d’accéder à des médias alternatifs, qui utilisent Facebook pour que leurs articles rencontrent leur public. Mais ils ont aussi été bloqués. Du coup les gens n’ont plus qu’une seule source pour s’informer, et cette source n’est pas forcément objective », déplore ainsi Siddharta au micro de notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse.
Le black-out imposé par Facebook n’affecte en revanche pas Steven, qui n’a jamais utilisé le réseau social pour s’informer. Il pense au contraire que cette manœuvre pourrait être bénéfique, non seulement aux médias, mais aussi au grand public : « C’est peut-être l’occasion d’éduquer le public à aller directement à la source, sur les sites de ceux qui produisent les informations, ce qui leur permettrait de continuer à nous livrer des informations de qualité, et indépendamment de mastodontes comme Facebook ».
rfi