Parmi les activistes sénégalais, certains ont un point en commun. Plusieurs d’entre eux, qui sont dans la ligne de mire des autorités, se planquent à l’étranger et s’attaquent aux gouvernants. Ces derniers, font tout pour les mettre hors d’état de nuire.
La machine judiciaire sénégalaise semble être mise en branle contre les activistes. Pendant que Guy Marius Sagna sursoit à sa grève de la faim en prison, suite au « Ndigueul » de Seigne Mountakha, au pays de l’oncle Sam Ousmane Tounkara est dans les mailles de la justice suite à une plainte de l’Etat du Sénégal.
Il est connu du grand public par ses diatribes sur les réseaux sociaux. Ce dernier ne manque pas d’occasion pour tirer sur l’Etat du Sénégal depuis les Etats Unis. Il lui est reproché d’avoir appelé à brûler des maisons d’autorités Sénégalais lors des récentes manifestations.
Cette fois-ci, Tounkara risque gros. En effet, il est connu des services judiciaires aux Etats-Unis depuis sa première arrestation qui remonte en 2015. Suite à une plainte déposée devant les tribunaux, il avait été inculpé avec sa bande dans une affaire de vente de véhicules de luxe.
Aujourd’hui, son arrestation rappelle l’histoire d’un certain Assane Diouf qui traîne la réputation d’insulteur public. Lui aussi s’est fait connaître grâce à ses «lives» sur les réseaux sociaux et ses attaques virulentes contre le président Macky Sall et son régime.
En 2017, il a été arrêté puis rapatrié au Sénégal par la justice américaine. Le motif de son arrestation: injures à travers un système informatique, diffamation, trouble à l’ordre public et outrage à un ministère du culte.
Ses «Lives» ameutaient des milliers d’internautes. Ses sorties aussi salées les unes que les autres, avaient comme cibles les autorités étatiques et religieuses. Sa diatribe de trop fut sa sortie contre le porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bass Abdou Khadre.
«J’ai juste demandé à Serigne Bass d’où lui viennent les milliards qu’il a. Il a des maisons à coup de milliards. J’ai le droit de parler avec Bass Abdou Khadre. On a été éduqués ensemble par Serigne Bara. Serigne Bass n’est pas un marabout, il est juste un porte-parole», avait-il déclaré devant le Juge, avant de nier d’avoir proféré des injures à l’encore du dignitaire mouride.
Sur cette longue liste des activistes Offshore, qui ont agacé les autorités publiques ces dernières décennies, figure également le nom du journaliste chroniqueur Souleymane Jules Diop. Ce dernier, sous l’ère libéral, avait rédigé un ouvrage intitulé «Wade l’avocat du diable» où il faisait des révélations fracassantes sur l’affaire Idrissa Seck.
Souleymane Jules Diop s’est fait distinguer lors d’une visite du président Wade aux Etats-Unis lors de laquelle il a été malmené par un garde rapproché du président, alors qu’il tentait de l’interpeller en plein séance.
Aujourd’hui, l’Etat semble être prêt à étouffer ces voix dont les échos insupportent les autorités.