Avec 300 000 victimes du coronavirus et plus de 2 000 décès ces dernières 24 heures, le Brésil vit le pire moment de la crise sanitaire. Un an après le début de la pandémie, le président Jair Bolsonaro a changé de pied, mercredi 24 mars, et créé un comité pour coordonner la lutte contre le virus. Le même jour, des militants de l’ONG Rio de Paz ont manifesté devant un hôpital de référence dans la lutte contre l’épidémie à Rio pour demander plus d’efforts.
Avec notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino
Devant l’hôpital Ronaldo Gazolla, trente lits sont étendus au sol. Sur les draps repose une rose et, dans les mains des manifestants, un mot décliné en plusieurs langues : « honte ».
« Le monde regarde le Brésil avec peur »
« Aucune nation n’est aussi mal dirigée que le Brésil pendant cette pandémie, déplore Antônio. Le monde regarde le Brésil avec peur, à cause du très mauvais exemple du président de la République. »
Antônio Carlos Costa est le président de l’ONG Rio de Paz (« Rio de paix »), qui appelle à la manifestation mercredi 24 mars. À ses côtés, Márcio do Nascimento porte un t-shirt avec la photo de son fils de 25 ans, Ugo : il est décédé du coronavirus l’année dernière dans cet hôpital.
« C’est très difficile, parce que c’est ici que j’ai vu mon fils pour la dernière fois, explique Márcio, la voix tremblante d’émotion. J’ai dû le reconnaître dans un sac, je n’ai pas pu le serrer dans mes bras, l’embrasser, je n’ai pas pu lui mettre de vêtements… »
Avancer les vacances scolaires
Aujourd’hui, ce chauffeur de taxi est bénévole pour aider les communautés les plus touchées par le coronavirus.
À partir de vendredi 26 mars, le maire de Rio, Eduardo Paes, a décidé d’avancer les vacances scolaires afin de freiner les contaminations et seuls les commerces essentiels resteront ouverts pendant les dix prochains jours. Des mesures fermement condamnées par Jair Bolsonaro.
rfi