Est-ce un nouveau coup de froid entre la France et la Turquie ? Ankara qualifie en tout cas d’ « inadmissibles » les déclarations d’Emmanuel Macron. Le président affirme dans une interview à France 5 qu’ « il y aura des ingérences turques lors de la prochaine présidentielle française ». Alors qu’un processus de désescalade diplomatique est en cours entre Paris et Ankara et que les relations entre l’Europe et la Turquie seront à l’ordre du jour du Conseil européen de ce jeudi, pour quelles raisons Emmanuel Macron tient-il de tels propos ?
Dans l’esprit du président, cette déclaration est une mise en garde. Emmanuel Macron ne veut pas que se reproduise la campagne de désinformation orchestrée selon lui par la Turquie en octobre. Il avait alors estimé que son discours sur le séparatisme islamiste et celui défendant la liberté d’expression des caricaturistes avaient été déformés, en particulier par des médias turcs.
Depuis, les chefs d’État français et turc se sont parlés. Ils prônent désormais l’apaisement. Ce qui interroge sur le tempo de cette déclaration, surtout que l’Union européenne elle aussi est engagée dans une désescalade avec la Turquie.
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Mais Emmanuel Macron veut envoyer un message : cet apaisement ne pourra pas avoir lieu « s’il y a derrière de telles manœuvres qui se poursuivent », notamment lors des prochaines élections.
L’objectif est donc toujours d’aller vers un rapprochement mais en faisant preuve de « vigilance », comme l’a expliqué le porte-parole du gouvernement français qui a pris pour exemple des « pressions exercées sur des candidats » lors des dernières municipales. En 2017, Recep Tayyip Erdogan n’avait pas hésité à appeler les ressortissants turcs vivant en Allemagne à ne pas voter pour la chancelière Angela Merkel.
rfi